Face à une dette devenue ‘’insoutenable’’, Fitch maintient le Congo au bord du défaut de paiement

ISIN : BRVMC0000000 - Ticker : BRVMC

Le Congo Brazzaville n'est pas sorti de l'ornière après avoir déjà hérité, en début d'année, de la note CCC de Fitch Ratings qui le relègue au bord du défaut de paiement.

Dans une nouvelle évaluation publiée ce 25 novembre, l'agence a maintenu le pays dans la catégorie à long et à court terme alors dans un contexte où la dette publique est devenue " insoutenable ". " La note ``CCC '' du Congo reflète une dette publique insoutenable, des options de financement rares et des pressions de liquidité sévères qui ont été exacerbées par la chute des prix du pétrole en 2020 dans un contexte de forte dépendance au pétrole ".

Il faut dire que le Congo traverse une forte zone de turbulence qui met à mal ses finances publiques dont la situation est fortement corrélée au marché de l'or noir en berne depuis l'avènement de la crise de la Covid-19. Le pétrole, c'est en effet 60% du PIB nominal, 64% des recettes publiques et 79% des devises. Et pis, il a dû se résoudre à baisser sa production d'or noir à la suite des coupes décidées par l'OPEP en avril dernier afin de tenter de contrer la dérive des cours sur le marché mondial. La production est ainsi limitée à 116 millions de barils pour cette année 2020 contre une projection de 140 millions de barils prévue dans le budget initial, relève Fitch.

Voir aussi - Fitch Ratings rétrograde la note du Gabon à CCC, dans la catégorie ‘'extrêmement spéculative''

Conséquence, d'un excédent budgétaire chiffré à 8,2% du PIB en 2019, le pays va enregistrer un déficit public de 3,7% du PIB en fin d'année, un niveau qui pourrait se limiter à environ 2% du PIB si les autoritaires se résignaient à faire l'impasse sur la dette intérieure.

Pas de soutient des bailleurs de fonds

Dans le même temps, faute d'avoir encore trouvé un accord avec ses créanciers pour la restructuration de sa dette (91% du PIB en 2019), le Congo n'a pu relancer son programme avec le FMI suspendu l'année dernier. Une situation qui a compromis les financements extérieurs, notamment ceux attendus de la BAD, de la Banque mondiale et de la France. Des manques à gagner qui pèsent sur une économie dont le PIB devrait se contracter de 8,5% fin 2020 après un repli de 0,7% en 2019. Dans ces conditions, soutient l'agence, le taux d'endettement devrait s'aggraver pour atteindre 130% du PIB fin décembre 2020 et évoluer à 111% du PIB en 2021 sous l'effet d'une légère reprise économique.

L'étau se resserre donc autour du Congo qui ne peut qu'espérer une reprise des cours du pétrole. Mais le salut pourrait peut-être provenir d'un allègement de sa dette extérieure dans le cadre de l'ISSD ou d'un retour des financements extérieurs pour soulager la pression sur les finances publiques.

Voir aussi - Bloomfield va noter le Congo Brazzaville

Face à ces difficultés, le pays a choisi en septembre de se soumettre à une notation régionale en recourant aux services de l'agence panafricaine Bloomfield Investment. Une évaluation financière en monnaie locale (FCFA) qui pourrait mitiger le pessimisme des agences internationales et conforter le pays pour ses opérations sur le marché de la CEMAC.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 27/11/20 14:34

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :

ACTUALITES RELATIVES
03/11/2025 Le Maroc prévoit commercialiser en 2026 son 1er véhicule électrique entièrement produit sur son sol
03/11/2025 UEMOA : Où vont les matières premières exportées ?
03/11/2025 Mali : Le Fonds africain de développement engage 1,37 milliard USD à travers 71 projets
03/11/2025 Afrique : La SFI renforce ses prêts en monnaie locale et ses investissements directs
03/11/2025 Congo : La redevance de cybersécurité entre dans le giron des recettes publiques
03/11/2025 À fin septembre, le Cameroun respecte 65% de son plan annuel de remboursement de la dette
03/11/2025 Bourse : Cotonou accueille le 1er Salon de l’Actionnariat, organisé par United Capital for Africa
03/11/2025 Burkina Faso : Le canadien Sarama Resources réclame 242 millions USD pour ‘’expropriation illégale’’