Fitch abaisse la perspective sur la note du Gabon de “positive” à “stable”

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Après avoir connu des évolutions positives en matière de gestion de ses finances publiques, le Gabon est manifestement retombé dans ses anciens travers. Ce qui n'a pas échappé à la vigilance de Fitch Ratings. Dans une récente évaluation, l'agence de notation américaine a abaissé la perspective sur la note souveraine du Gabon de “positive” à “stable”.

Libreville a tout de même conservé son “B-” auprès de Fitch mais la révision à la baisse de la perspective signale le risque d'une dégradation de cette note si la situation économique du pays ne s'améliore pas.

Exécution budgétaire fragilisée

Les analystes de Fitch justifient ce pessimisme par les fragilités “persistantes” qu'affiche le Gabon en matière de gestion des finances publiques. Concrètement, l'agence s'attend à ce que l'exécution budgétaire soit fragilisée par une baisse des revenus pétroliers, une hausse moins importante des recettes non-pétrolières et une augmentation des dépenses dans le sillage de la tenue des élections présidentielles prévues cette année.

L'or noir pèse environ 36,2 % des recettes totales du Gabon et selon Fitch, cette proportion est appelée à diminuer pour se situer à 29,9 % entre 2024 et 2025 à cause de “l'environnement international défavorable et la volatilité des prix”. En matière de mobilisation des recettes internes, Libreville affiche encore des “progrès lents”, ce qui n'aidera pas à mitiger la baisse des revenus tirés de la vente matières premières.

La première conséquence de cet état de choses est que le pays pourrait faire face à des tensions de trésorerie et ne pas honorer à temps les échéances sur sa dette.  Fitch s'attend à ce que les arriérés vis-à-vis des créanciers extérieurs du Gabon atteignent 81,5 milliards FCFA en 2023 (contre 39 milliards FCFA en 2022). L'agence américaine prévoit également un ralentissement du PIB de 3% en 2022 à 2,6 % en 2023.

Les problèmes de liquidités de Libreville vont s'accentuer si le pays ne reçoit pas d'appuis budgétaires du FMI et d'autres partenaires au développement cette année. “Les troisième et quatrième revues du programme avec le FMI ont été reportées, le Gabon ayant manqué certains engagements … Il est peu probable que le Gabon reçoive des décaissements du FMI en 2023 et d'autres financements liés au programme tels que la Banque africaine de développement ” prévient l'agence.

 Toute chose qui va induire une réduction de l'excédent budgétaire du Gabon de 2,2 % du PIB en 2022 à 0,8 % en 2023, puis 0,4 % et 0,1 % respectivement en 2024 et 2025.

Baisse de la dette publique

Malgré ces perspectives peu reluisantes, Libreville devrait réduire son taux d'endettement. Cet indicateur passera de 64,7 % du PIB en 2021 à 55,7 % en 2023 puis 53,3 % en 2025 projette l'agence. Une baisse qui sera soutenue par le programme d'échange dette-nature que le pays a récemment lancé en vue du rachat de 450 millions USD de ses euro-obligations 2025. 

“Nous prévoyons que l'opération pourrait offrir un allégement financier de 150 millions de dollars (0,6 % du PIB) pour l'euro-obligation de 700 millions de dollars arrivant à échéance en 2025”.

Cédrick Jiongo

La Rédaction

Publié le 08/08/23 17:49

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