Fitch rehausse la perspective sur la note du Nigéria, malgré la forte dépréciation du Naira

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L'agence de notation Fitch Ratings a revu à la hausse la perspective du Nigéria, la faisant passer de "Stable" à "Positive", tout en conservant sa notation de B-. Cette décision, contenue dans un communiqué publié le 3 mai dernier, reflète une probabilité accrue de relèvement de la note du pays au moins dans les 12 prochains mois.

L'agence américaine explique que cette revalorisation est adossée aux réformes entreprises l'année dernière par le Président Bola Tinubu après sa prise de fonction. Outre la suppression des subventions sur le carburant et la révision de la politique de change, Fitch cite l'amélioration de la coordination entre la Banque centrale du Nigéria et le gouvernement ainsi que les mesures prises pour augmenter les recettes publiques et la production pétrolière.

Les deux premières mesures ont eu des conséquences considérables sur l'économie nigériane. Elles ont notamment favorisé la pénurie de devises, la dépréciation du Naira (la valeur du naira a baissé de 71% par rapport au dollar entre juin 2023 et mi-mars 2024, selon Fitch) et une montée en flèche du taux d'inflation annuel à 33,2% en mars 2024, tiré par les prix des denrées alimentaires. Autant de facteurs qui, selon le FMI, devraient ralentir la croissance économique du pays à 3,3% en 2024, en dessous de la moyenne de 3,8% projetée en Afrique subsaharienne.

Toutefois, ce contexte sombre devrait être atténué par l'entrée en service de la raffinerie de pétrole du groupe Dangote. D'une capacité de 650 000 barils par jour, cette unité de production livre déjà du carburant sur le marché local et devrait mettre un terme aux importations une fois qu'elle tournera à plein régime. "Cela réduira les coûts de transport et les importations de pétrole raffiné, ce qui devrait soulager la demande de devises", soutient Fitch. L'agence s'attend également à une augmentation de la production de pétrole brut (y compris les condensats) en 2024-2025, de 1,75 millionsde barils/jour en moyenne, contre 1,58 million en 2023 "aidée par une meilleure surveillance terrestre, mais celle-ci reste bien inférieure au niveau de 2019, reflétant le sous-investissement dans le secteur et la production".

Concernant les finances publiques, Fitch anticipe une réduction du déficit budgétaire de 0,3 point de pourcentage en 2024 et une augmentation de 2 points de pourcentage des recettes publiques. Toutefois, les finances publiques restent sensibles à de fortes pressions liées au service de la dette publique. L'agence prévoit une hausse du taux d'endettement en 2024 pour atteindre 44,8 %.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 06/05/24 16:27

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