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Dans un effort pour moderniser son transport public, le Gabon a conclu un accord avec le constructeur automobile indien Tata Motors pour l'acquisition de 130 bus neufs. Cette décision, pilotée par le ministère gabonais des Transports et de la Marine marchande, vise à redynamiser la Société Gabonaise de Transport (SOGATRA), enlisée dans des difficultés financières et opérationnelles chroniques.
Du 22 au 28 mars 2025, une délégation gabonaise, incluant le directeur général de la SOGATRA Florent Bakita et des responsables ministériels, s'est rendue en Inde pour finaliser cet accord. Les bus Tata, réputés pour leur robustesse face aux routes gabonaises, doivent remplacer un parc automobile ''vieillissant'' et ''obsolète'', selon les termes de Nadine Murielle Ogoula Obiang, présidente du conseil d'administration de la Sogatra .
Le choix de Tata Motors s'appuie sur son expertise en Afrique, notamment en Côte d'Ivoire où la Sotra utilise déjà ses véhicules.
Cette initiative intervient dans un contexte tendu pour la Sogatra. En février 2025, l'entreprise a été paralysée par une grève des agents, exigeant le paiement des salaires de janvier 2025. Le gouvernement a dépêché sur place les ministres de l'Environnement et du Travail, mandatés par le Président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema, pour annoncer un décaissement immédiat des fonds .
Les tensions sociales ne sont pas nouvelles. Depuis 2021, la Sogatra accumule des arriérés de salaires (jusqu'à 10 mois en 2021 ) et des dettes envers la sécurité sociale. Malgré des subventions étatiques, la gratuité des transports instaurée pendant la Covid-19 plombe ses finances, a rappelé Nadine Murielle Ogoula Obiang, pressant les autorités de rétablir une tarification payante .
Parallèlement, l'État tente de juguler les dysfonctionnements internes. Il s'agit notamment d'une gestion ''peu orthodoxe'', détournements de recettes, ou encore la présence d'''agents fantômes'' qui alourdissent les coûts. La création de Strans' Urb, une entreprise concurrente en 2021, n'a pas résolu les problèmes de fond .
L'acquisition des bus Tata Motors est aussi présentée comme un moyen de préserver plus de 1 000 emplois. Un enjeu crucial pour le gouvernement, qui mise sur cette modernisation pour relancer l'attractivité des transports publics.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 04/04/25 10:21
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