Présenté par les autorités comme le futur pilier de la transformation économique du Gabon, le projet minier de fer de Belinga concentre à lui seul des investissements estimés à 11 500 milliards de FCFA, soit environ 19 milliards de dollars. Dans un entretien accordé au quotidien L'Union le dernier, le ministre des Mines, Gilles Nembe, a réaffirmé le caractère stratégique de ce projet, appelé à symboliser la capacité du pays à valoriser localement ses ressources naturelles au-delà de l'exportation de minerai brut.
Le cœur financier de Belinga repose sur un dispositif intégré combinant exploitation minière, infrastructures de transport et débouchés portuaires. Le développement de la mine et des unités de traitement représente à lui seul un investissement évalué à 10 milliards de dollars, soit environ 5 500 milliards de FCFA. À cet ensemble s'ajoute la construction d'un chemin de fer lourd reliant Belinga au futur port en eau profonde de Mayumba, dont le coût est estimé à 6 000 milliards de FCFA, soit un peu plus de 10 milliards de dollars.
Belinga, découvert en 1995 et qualifié de " projet du siècle " par l'ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba, se distingue par l'ambition industrielle affichée par les autorités. Le projet ne vise pas seulement l'extraction de minerai de fer, mais la mise en place d'un écosystème industriel complet, intégrant la transformation locale, les infrastructures ferroviaires et portuaires, ainsi que les services connexes. À travers cette approche, le Gabon cherche à capter davantage de valeur ajoutée, créer des emplois durables et réduire sa dépendance historique aux exportations de matières premières non transformées.
Le projet s'inscrit par ailleurs dans une vision de développement intégré du secteur minier gabonais. Selon le ministre des Mines, l'ensemble des projets miniers structurants du pays, incluant notamment Baniaka, nécessiterait près de 15 000 milliards de FCFA, soit environ 25 milliards de dollars, pour être pleinement opérationnel. Avec une mise en exploitation optimale envisagée à l'horizon 2030, Belinga apparaît ainsi comme un projet structurant majeur, à la fois levier de croissance potentielle et test décisif de la capacité du Gabon à mobiliser des financements de long terme à la hauteur de ses ambitions économiques.
Idrissa DIAKITE
La Rédaction
Publié le 22/12/25 11:27