La Compagnie Nationale de Navigation Intérieure et Internationale (CNNII) a annoncé la rupture de son partenariat avec le groupe burkinabè EBOMAF ce mercredi 20 aôut 2025. Officiellement signé le 5 février 2025, pour une durée de 20 ans, ce contrat de concession entre les deux parties aura tenu à peine 6 mois alors qu'il devait soutenir la relance du transport fluvial au Gabon.
L'opérateur national de navigation a officialisé ce 20 août 2025, la rupture de son partenariat avec le groupe burkinabè EBOMAF. Dans un communiqué, la direction générale précise que cette décision, prise après une évaluation conjointe, s'inscrit ''dans une volonté mutuelle de réorienter les priorités stratégiques de chaque entité, dans le respect des engagements passés''. La compagnie assure par ailleurs que ''cette évolution n'affectera en rien la continuité de ses activités, ni la qualité des services rendus au public''.
En effet, ce partenariat, initié début 2025, reposait sur une convention de concession par laquelle EBOMAF obtenait l'exploitation de certaines activités de la CNNII. Cette opération était conditionnée à plusieurs préalables, notamment l'apurement des dettes sociales, le transfert de titres fonciers et la mise en œuvre d'un plan social. L'objectif affiché était de relancer durablement les activités de la compagnie publique à travers un modèle de partenariat public-privé.
Cependant, selon les éléments rapportés par EBOMAF, plusieurs contraintes auraient freiné la mise en œuvre de la convention. Le groupe évoque notamment des difficultés liées à la disponibilité des sites prévus pour l'exploitation, certains relevant de propriétés privées, ainsi que des tensions financières persistantes au sein de la CNNII. EBOMAF mentionne au passage, l'insuffisance des recettes pour couvrir les charges courantes et les saisies judiciaires frappant les comptes de la compagnie.
Des divergences auraient également émergé concernant la direction de la CNNII. EBOMAF conteste notamment avoir écarté le directeur général de ses fonctions, tout en pointant sa faible implication. Ces zones d'ombre autour du management ont alimenté les interrogations sur la répartition réelle des responsabilités dans l'exécution de la convention. L'opérateur public de navigation qui réaffirme son engagement à ''poursuivre ses projets de modernisation, dans le respect des normes, des attentes des usagers et de la stratégie nationale'' se retrouve donc sans gouvernail.
Idrissa DIAKITE
La Rédaction
Publié le 21/08/25 16:29