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Le Ghana pourrait opérer l'un des plus importants virages monétaires de son histoire récente. Face à un net ralentissement de l'inflation et à la chute des rendements obligataires, la Banque du Ghana (BoG) envisage une baisse massive de son taux directeur, actuellement à 28%, soit l'un des plus élevés au monde. Selon les économistes, une réduction allant jusqu'à 300 points de base pourrait être décidée dès cette semaine.
L'annonce d'une réunion d'urgence du Comité de politique monétaire, avancée au 18 juillet au lieu du 30 initialement prévu, envoie un message clair d'inflexion. L'inflation, tombée à 13,7% en juin contre 18,4% en mai, atteint son plus bas niveau depuis décembre 2021. Cette décélération est le fruit d'une politique monétaire volontairement restrictive, soutenue par l'appréciation du cedi, qui s'est imposé comme la devise la plus performante au monde face au dollar cette année, derrière le rouble russe.
Une baisse anticipée des taux pour stimuler l'économie et baisser le coût de la dette
Les sources proches du dossier anticipent une baisse de 100 à 300 points de base. Cette réduction aurait pour effet de desserrer l'étau du service de la dette, de favoriser les crédits à l'économie et de soutenir la reprise, alors que la confiance des entreprises s'améliore.
Autre indicateur clé, les rendements des bons du Trésor à 56 jours, utilisés par la banque centrale pour gérer la liquidité, ont chuté de 10 points de pourcentage à 18% après la publication des chiffres de l'inflation. Ce repli confirme un décrochage des anticipations inflationnistes, rendant possible une baisse accélérée des taux directeurs.
Un pari calculé, mais non sans risques
L'évolution anticipée de la politique monétaire soulève toutefois des interrogations sur la marge de manœuvre de la BoG. Certains observateurs appellent à la prudence, en préconisant, par exemple, une réduction limitée à 100 points de base, pour tester la réaction des marchés, avant d'éventuelles baisses plus audacieuses en septembre et novembre.
Ce changement de cap marque une étape importante dans la stabilisation macroéconomique du Ghana, après deux années de turbulences, de restructuration de dette et de soutien du FMI. Il s'agit désormais pour la Banque centrale d'aligner son taux directeur avec les nouvelles réalités économiques, tout en envoyant un signal cohérent aux investisseurs locaux et internationaux.
La Rédaction
Publié le 17/07/25 19:19
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