Le groupe qatari Aljadad, spécialisé dans les investissements agricoles et agro-industriels, a conclu un accord de 5 milliards de dollars, soit 28 816 milliards FCFA, pour la construction d'une usine d'engrais de grande envergure au Ghana, avec des retombées économiques et sociales considérables.
Le projet reposera sur l'utilisation de l'excédent de gaz issu de l'usine de traitement d'Atuabo, située dans la région occidentale du pays. Cette infrastructure servira de base pour alimenter la future usine, renforçant ainsi l'intégration entre le secteur pétrolier et l'agriculture. Cette future installation industrielle sera construite sur des terrains acquis auprès de la Petroleum Hub Development Corporation, où une équipe géotechnique mènera des études de faisabilité dès le mois octobre prochain.
En s'appuyant sur cette synergie entre ressources énergétiques et transformation industrielle, le Ghana ambitionne non seulement de réduire sa dépendance aux importations d'engrais, mais aussi de poser les bases d'une industrie pétrochimique locale, génératrice de nouvelles chaînes de valeur.
2 000 emplois et un levier de souveraineté agricole
Le ministère de l'Alimentation et de l'Agriculture (MoFA) a confirmé que le financement est sécurisé et que la mise en œuvre est prête à démarrer. Selon les projections, le complexe industriel devrait générer plus de 2 000 emplois directs, sans compter les milliers d'emplois indirects liés à la logistique, à la distribution et à l'exportation.
Pour un pays où les engrais représentent un poste majeur de dépenses et dont l'accès reste contraint par la dépréciation persistante du cedi (monnaie locale), l'initiative constitue un tournant. Elle permettra d'accroître l'autosuffisance nationale en intrants agricoles, de renforcer la productivité des filières vivrières et de réduire la vulnérabilité du pays face aux chocs extérieurs sur les prix et l'approvisionnement.
Narcisse Angan
Publié le 28/08/25 19:47