Le secteur pétrolier ghanéen traverse une période critique. La production de pétrole brut du pays a enregistré une baisse continue pendant cinq années consécutives passant de 71,44 millions de barils (mb) en 2019 à 48,25 mb en 2024, soit une chute de 32,46% en 6 ans, suscitant l'alerte du Comité de l'intérêt public et de la responsabilité (PIAC), le régulateur.
Dans le détail, en 2020 la production a été de 66,9 millions de barils avant de baisser à 55,1 millions de barils en 2021 et 51,8 millions de barils l'année suivante, puis en 2023 à 48,2 millions de barils. La baisse, qui s'établi en moyenne à 7,4% par an, a été attribuée à la maturité de gisements comme Jubilee, ainsi qu'aux difficultés de production rencontrées dans d'autres gisements comme Tweneboa-Enyenra-Ntomme (TEN) et de Sankofa Gye-Nyame (SGN).
Lors d'une conférence de presse tenue ce 20 août à Tamale au Nord du pays, l'organisme de surveillance a exhorté le parlement et le gouvernement à agir rapidement pour ‘'attirer de nouveaux capitaux et revitaliser l'industrie en amont''. Le PIAC souligne que le ralentissement actuel est lié à la difficulté de mobiliser des investissements pour l'exploration et la production, en particulier dans les zones terrestres encore sous-exploitées.
Pour inverser cette tendance, le comité insiste sur la nécessité de rendre opérationnelle la ‘'politique d'exploration et de production pétrolières terrestres'', ainsi que sur la révision des lois existantes sur la gestion des revenus pétroliers. Selon le PIAC, ces mesures sont indispensables pour restaurer la confiance des investisseurs et optimiser les ressources pétrolières pour une croissance durable.
Au-delà des investissements, le PIAC met en avant la question de la gestion financière des revenus pétroliers. Les recettes issues de l'extraction par GNPC Explorco doivent être intégralement versées au Fonds de participation pétrolière, garantissant que l'État bénéficie pleinement de ses ressources.
Narcisse Angan
Publié le 21/08/25 15:50