Inscription sur la liste grise de la GAFI: Pourquoi la situation n’a rien d’alarmant

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C'est à l'issue d'une réunion plénière à Paris organisée du 23 au 25 octobre 2024 que le Groupe d'action financière (GAFI) a annoncé l'inscription de la Côte d'Ivoire sur sa liste de surveillance plus communément dénommée ‘'liste grise''.

Aux côtés de la Côte d'Ivoire, des pays tels que l'Algérie, l'Angola et le Liban sont venus rejoindre une liste où on retrouve le Nigéria ou encore l'Afrique du Sud. L'apparition de la Côte d'Ivoire sur cette liste n'est clairement pas une sanction comme l'a expliqué Elisa de Anda Mandrazo, présidente du GAFI. Il s'agit plutôt d'une interpellation des pouvoirs publics afin de renforcer les dispositifs existants contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

"Le processus d'inscription sur la liste n'est pas une mesure punitive. Il s'agit d'un accompagnement pour orienter les pays sur la voie de l'amélioration", a déclaré la présidente du GAFI.

En clair, cette mesure du GAFI est une occasion pour les autorités ivoiriennes de faire mieux en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. Mais surtout, elle démontre la bonne disposition de la Côte d'Ivoire à œuvrer avec le soutien du GAFI pour améliorer son dispositif contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Comprendre les différentes ‘'listes'' du GAFI

Créé en 1987 par le G7 et basé à Paris, le GAFI est un organe intergouvernemental qui vise à promouvoir et développer des politiques nationales et internationales afin de lutter contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux. Le GAFI compte 40 membres et plus de 200 pays et juridictions qui se sont engagées à mettre en œuvre les normes du GAFI.

Dans son fonctionnement, l'instance établit 2 listes. La première, la plus critique envers un pays est la liste dite "noire". Elle identifie les pays ou juridictions présentant de graves lacunes stratégiques dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération.

Quant à la liste dite "grise", elle recense les pays engagés à résoudre les dysfonctionnements dans leurs dispositifs et qui collaborent étroitement avec le GAFI. "Lorsque le GAFI place une juridiction sous surveillance renforcée, cela signifie que le pays s'est engagé à résoudre rapidement les déficiences stratégiques identifiées dans les délais convenus et qu'il est soumis à une surveillance renforcée", indique le GAFI sur son site internet.

Les efforts de la Côte d'Ivoire

La présence de la Côte d'Ivoire sur cette liste représente donc davantage un défi qu'un recul pour le pays. En outre, suivant les recommandations du GAFI, ce sont seulement 14 actions dont la mise en œuvre va permettre au pays de renforcer son dispositif. L'Etat ivoirien qui dispose du plan d'action le plus court soumis par l'organisation est ainsi mieux loti que le Nigéria qui a 20 actions à mener, l'Afrique du Sud qui doit se pencher sur 22 points ou encore le Sénégal qui avait depuis 2021 été sur la liste avec 47 actions.

Notons que presque tous les pays africains, (Maroc, Afrique du Sud, Ghana, Nigéria, les pays de la CEDEAO, l'Île Maurice), ont tous connu ce processus avec des nombres d'actions recommandées beaucoup plus importants que la Côte d'Ivoire. 

Ce nombre de points de correction qui est passé de 82 en 2023 à 14 en 2024, dont 3 relèvent des organes communautaires de l'UEMOA est le signe de progrès importants enregistrés par le gouvernement.

Ces actions qui concernent entre autres, la sensibilisation des assujettis sur leurs obligations en matière d'identification du bénéficiaire effectif et des personnes politiquement exposées et en matière des sanctions financières ciblées, le renforcement du cadre des sanctions financières ciblées ou encore l'amélioration du contrôle basé sur les risques en renforçant les ressources humaines et financières, interpellent les acteurs du secteur économique et financier, les investisseurs ou encore la société civile.

La présence de la Côte d'Ivoire sur cette liste grise de la GAFI ne présente donc aucun danger direct pour l'économie du pays qui jouit d'une bonne réputation auprès des investisseurs. Avec l'implication de tous les acteurs du secteur économique et financier, la Côte d'Ivoire ne devrait pas tarder à être retirée sur cette liste à l'instar du Sénégal qui l'a quittée officiellement ce 25 octobre 2024.

Communiqué

Publié le 29/10/24 17:00

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