La BAD finance à 115,7 millions EUR le désenclavement des zones agricoles frontalières ivoiriennes

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La Côte d'Ivoire amorce un nouveau virage dans sa stratégie de développement inclusif et d'intégration régionale. Ce 16 juillet 2025, le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a validé un prêt de 115,66 millions d'euros (75,87 milliards FCFA) en faveur de la phase 2 du Programme de désenclavement des zones transfrontalières et agricoles. Un investissement majeur, à la croisée des enjeux d'infrastructures, de sécurité et de transformation rurale.

Relier les marges au cœur économique

Ce programme s'attaque à une faiblesse structurelle bien connue : l'isolement des régions rurales à fort potentiel agricole et forestier, en particulier dans les zones frontalières. Faute d'infrastructures adéquates, nombre de producteurs restent piégés dans des circuits de commercialisation informels, bradant leurs récoltes ou subissant des pertes post-récolte massives.

La construction et la réhabilitation de deux corridors majeurs – la route Danané-Gbeunta (vers la frontière libérienne) et la route agricole Zuenoula-Kongasso-Mankono – permettront de désenclaver ces territoires oubliés, tout en consolidant les voiries urbaines des villes concernées. À terme, c'est toute une économie périphérique qui sera reconnectée aux grands marchés nationaux et transfrontaliers.

Une vision intégrée du développement agricole

Au-delà de l'asphalte, le programme adopte une approche systémique : renforcer les chaînes de valeur locales à travers des infrastructures de transformation, de stockage et de commercialisation. En dotant les régions rurales d'équipements modernes, l'État entend faire de l'agriculture un véritable moteur de richesse, capable de générer des revenus décuplés pour les petits producteurs.

Cette dynamique vise également à enrayer les cycles de pauvreté en milieu rural et à créer des opportunités d'emploi pour les jeunes et les femmes, notamment durant les travaux d'infrastructure.

Ce projet s'inscrit dans une vision plus large consistant à renforcer les liens économiques entre la Côte d'Ivoire et ses pays voisins, dont le Libéria, le Ghana et la Guinée. En améliorant la connectivité, il facilite le commerce transfrontalier formel, tout en contribuant aux efforts de sécurisation des zones frontalières fragiles.

Comme l'a souligné Mike Salawou, directeur des Infrastructures et du Développement urbain à la BAD, cette initiative constitue ‘'un investissement transformateur dans la compétitivité agricole et l'intégration régionale''.

Pour rappel, l'engagement de la Banque africaine de développement en Côte d'Ivoire s'est considérablement accru, passant de 448 millions d'euros en 2015 à plus de 2,3 milliards d'euros en 2024. Cette trajectoire accompagne la résilience économique du pays, qui affiche une croissance robuste de 6,1% en 2024, et une prévision de +6,3% pour 2025-2026.

En pariant sur les infrastructures rurales et régionales, la Côte d'Ivoire affirme une stratégie de développement territorial équilibrée, où la périphérie devient une nouvelle frontière de croissance.

La Rédaction

Publié le 17/07/25 09:40

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