La Guinée Équatoriale veut enrayer la chute de sa production pétrolière qui est passée de 162 000 barils/jour en 2017 à 88 000 barils/jour à fin 2021. Ce 20 février, deux sociétés d'exploration et de production pétro-gazière ont chacune annoncé la signature de contrats de partage de production avec l'État sur des blocs pétroliers offshore situés au large du Golfe de Guinée.
 
La première est Parono Energy qui s'est vu attribuer une participation de 56 % sur le bloc EG-01 situé à des profondeurs d'eau comprises entre 30 mètres à 500 mètres. La société sera associée à Kosmos Energy (24 %) et GEPetrol (20 %), la compagnie publique équato-guinéenne. Sur une période initiale de trois ans, elle mènera des études de sous-sol " basées sur les données sismiques existantes afin de mieux définir et évaluer la prospectivité du bloc ". C'est passé cette étape qu'elle démarrera le forage des puits sur le bloc attribué. Ces nouveaux actifs permettent à la junior britannique d'agrandir son portefeuille en Guinée Équatoriale. Elle opère déjà sur les champs de Ceiba et Okune qui cumulent onze puits de pétrole et de gaz en exploitation.
 
Malabo a également signé avec Africa Oil Corporation (AOC), une société de droit canadien, deux contrats de partage de production sur les blocs EG-18 et EG-31. L'entreprise détient une participation de 80 % sur ces 2 actifs et les 20% restants reviennent à GEPetrol. Une évaluation du potentiel n'a pas encore été réalisé mais AOC reste globalement optimiste. Sur le bloc EG-31, situé à proximité d'infrastructures existantes telles que le champ gazier d'Alba et le terminal terrestre de gaz naturel liquéfié (GNL) de Punta Europa, l'entreprise dit avoir détecté un fort potentiel de gaz à seulement 80 mètres des eaux ; une aubaine pour l'exploitation offshore.
 
" Le bloc 31 offre le potentiel pour des prospects gaziers à faible risque qui se trouvent dans une province pétrolière éprouvée avec des infrastructures et des vides pour d'importants volumes supplémentaires de gaz. Dans le bloc 18, nous voyons un grand éventail de turbidite qui rappelle certaines de nos grandes découvertes en Namibie et en Afrique du Sud. Ces blocs offrent une valeur ajoutée à fort impact pour nos actionnaires à un coût relativement faible, et nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration avec le gouvernement de la Guinée équatoriale pour explorer et développer ses ressources naturelles " a déclaré Keith Hill, le président d'Africa Oil.
 
Depuis la découverte en août 1996 du champ pétrolier de Zafiro, l'économie équatoguinéene est essentiellement adossée à l'or noir qui représente plus de 90% de ses exportations. Cependant, la production a entamé un déclin en raison du vieillissement des principaux champs pétroliers dont celui de Zafiro exploité depuis 30 ans par Exxonmobil qui a annoncé son intention de se retirer à l'expiration de sa licence en 2026 en raison d'une faible rentabilité. 
Fernand Ghokeng
La Rédaction
Publié le 20/02/23 18:17