Les autorités burkinabè ont acté ce 9 octobre lors du dernier conseil des ministres, le ‘'retrait sans indemnisation ni dédommagement'' de plusieurs titres miniers précédemment détenus par l'homme d'affaires Ouédraogo Mahanmoudou, ainsi que les sociétés Salma International SARL, Salma Mining SA et Mining International Service SARL.
Cette décision, fondée sur un rapport du ministère burkinabè en charge des Mines, intervient à la suite d'enquêtes menées par les services compétents, qui ont établi que les personnes physiques et morales concernées font l'objet de poursuites judiciaires devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou, la capitale. Les chefs d'inculpation sont lourds, à savoir ‘'vente illégale de parcelles, abus de biens sociaux, soustraction frauduleuse à l'impôt, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux''.
Conformément aux dispositions du code minier du Burkina Faso, toute personne ou société poursuivie ou reconnue coupable de fraude ou de blanchiment de capitaux perd le droit de détenir un titre minier. C'est en application stricte de ce texte que le gouvernement a ordonné le retrait immédiat des autorisations d'exploitation, sans compensation financière.
Les sites miniers concernés seront désormais repris et gérés par la Société de participation minière du Burkina Faso (SOPAMIB), une entreprise publique créée pour garantir la continuité des activités minières dans un cadre légal et transparent. Cette reprise vise à préserver les intérêts économiques du pays, à assurer la protection de l'environnement et à maintenir l'emploi local dans les zones concernées.
Cette mesure s'inscrit dans la volonté affirmée des autorités burkinabè de moraliser la gouvernance du secteur extractif, un pilier stratégique de l'économie nationale. En agissant avec fermeté contre les pratiques frauduleuses, le gouvernement entend restaurer la confiance des investisseurs et assurer une exploitation minière responsable et conforme à la législation nationale.
Narcisse Angan
Publié le 14/10/25 09:15