Le Cameroun et le Tchad vont inaugurer un pont transfrontalier de 74 milliards FCFA

Le 28 avril 2025, les premiers ministres du Cameroun et du Tchad procèderont à la mise en service officielle d'un un pont transfrontalier d'un coût de 74 milliards de FCFA, qui relie la ville camerounaise de Yagoua, dans l'Extrême-Nord, à Bongor, au sud-ouest du Tchad. Long de 620 mètres, ce pont constitue la seconde infrastructure de franchissement entre les deux voisins, après celle de Ngueli, qui relie Kousseri à N'Djamena. Il s'agit d'un projet financé en grande partie par la Banque africaine de développement (BAD), avec le soutien d'un don de 40 millions d'euros de l'Union européenne, soit environ 26 milliards de FCFA. Le reste du financement, sous forme de prêt, est assuré conjointement par le Cameroun (58 %) et le Tchad (42 %).

Lancé officiellement le 27 février 2020 depuis Bongor par le défunt président tchadien Idriss Déby Itno, aux côtés du Premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute, ce projet avait une durée contractuelle de trois ans. Il a été mis en œuvre par un consortium composé de Razel Cameroun, Razel Fayat et Sotcocog.Au-delà du pont lui-même, le projet comprend également 14,2 kilomètres de voies d'accès – 6,8 km côté Cameroun, 7,4 km côté Tchad ainsi que plusieurs infrastructures socio-économiques, notamment des postes de contrôle frontaliers et des dispositifs de signalisation. Selon les données communiquées par la BAD, l'ensemble de ces aménagements porte le coût total de l'investissement à environ 92 milliards de FCFA.

Cette nouvelle liaison physique vise à renforcer les échanges commerciaux dans la sous-région. Chaque année, ce sont près de 350 milliards de FCFA de marchandises tchadiennes qui transitent par le territoire camerounais, principalement via le corridor Douala-N'Djamena. Le pont Yagoua-Bongor vient ainsi compléter un dispositif logistique essentiel pour le commerce inter-États en Afrique centrale.'' Ce projet s'inscrit dans une logique d'intégration régionale portée par la Cemac. Il contribuera à intensifier le trafic sur les axes Garoua-Maroua-Kousseri-N'Djamena ou encore Garoua-Magada-Yagoua-Bongor-N'Djamena'', expliquait récemment le ministre camerounais de l'Économie, Alamine Ousmane Mey, lors de la signature d'un accord de financement avec la BAD pour la réhabilitation de la route Ngaoundéré-Garoua, un maillon central du corridor Douala-N'Djamena.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 24/04/25 14:52