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La mise en service de la toute première mine d'or souterraine du Cameroun, située à Colomine, dans la région de l'Est est imminente. C'est du moins ce qu'a révélé Fuh Calistus Gentry, ministre camerounais des mines, lors d'une visite de travail qu'il a récemment conduit sur le chantier. Ce projet mené par la société Codias SA, avec une participation de 10 % de la Société nationale des Mines (Sonamines), vise à transformer le visage de l'exploitation aurifère nationale en atteignant une production annuelle ''de 20 000 onces d'or, générant un chiffre d'affaires estimé à 30 milliards de francs CFA (environ 60 millions de dollars USD) '', a déclaré le ministre.
L'inauguration de cette mine, construite à plus de 100 mètres sous terre et s'étendant sur près d'un kilomètre, marque une avancée significative. En mai dernier, Serge Hervé Boyogueno, Directeur Général de la Sonamines indiquait que cette infrastructure est la première mine en exploitation au Cameroun, les autres projets étant encore en phase de développement ou de construction.
La convention minière signée entre l'État camerounais et Codias SA, le 14 septembre 2022, pour une durée de cinq ans, prévoit initialement une production de 500 kg d'or par an, soit environ 41,6 kg par mois. Cependant, grâce à l'adoption d'un système de lavage en vase clos pour la récupération de l'or, préconisé par les autorités minières et pour lequel Codias SA a bénéficié d'exonérations douanières pour l'acquisition d'équipements spécialisés, les projections ont été revues à la hausse. L'unité de traitement de l'or, actuellement en phase de test avec un rendement estimé à 90 %, devrait permettre une production à court terme de 50 kg par mois, soit 600 kg (environ 20 000 onces) par an.
Sur une période de vingt ans, ''le site de Colomine pourrait potentiellement produire environ 400 000 onces d'or, plaçant ce projet parmi les initiatives minières industrielles d'envergure en Afrique'', souligne Fuh Calistus Gentry. À titre de comparaison, le projet aurifère de Bibémi, mené par la société anglaise Orioles, prévoit une production de 300 000 onces sur dix ans.
Outre les revenus directs, l'accroissement de cette production est censé générer des retombées substantielles pour les fonds de mise en œuvre du secteur minier, notamment le compte de développement des capacités locales, avec un taux variant entre 0,5 % et 1 % du chiffre d'affaires hors taxes. La commune de Ngoura, où se situe Colomine, bénéficiera également d'une quote-part de la taxe ad valorem, évaluée à 5 % du chiffre d'affaires.
Le projet Colomine s'inscrit dans une dynamique plus large du gouvernement camerounais visant à accélérer l'exploitation des gisements miniers connus pour diversifier les sources de revenus de l'État. Parmi les quatorze projets miniers prioritaires suivis par le ministère en charge des mines, figurent également l'exploitation du minerai de fer de Kribi-Lobé, de Mbalam-Nabéba, de Bipindi-Grand Zambi, ainsi que la bauxite de Minim-Martap. L'État espère ainsi renforcer significativement la contribution du secteur minier au budget national et soutenir les objectifs d'émergence économique fixés par le Président Paul Biya.
Le projet de Colomine est particulièrement mis en avant comme un exemple de réussite nationale, étant porté à 100 % par une entreprise camerounaise, Codias SA, ce qui est une fierté pour le pays.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 05/06/25 16:09
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