Le géant laitier FrieslandCampina fait d'Abidjan une base de ses opérations en Afrique

FrieslandCampina, 5ème plus important groupe laitier au monde, renforce son ancrage en Afrique avec l'ouverture de son bureau régional à Abidjan. Une ouverture qui vient s'inscrire dans le sillage d'une stratégie visant à s'attaquer à un marché africain du lait en pleine expansion avec l'émergence d'une nouvelle classe moyenne.

Il y avait du beau monde ce jeudi 23 septembre à la zone industrielle de Yopougon. Des membres du gouvernement conduit par le ministre en charge de l'industrie Souleymane DIARRASSOUBA, en présence du Premier ministre Patrick ACHI, prenait part à l'inauguration du siège de groupe hollandais FrieslandCampina qui marque ainsi son engagement à faire de la Côte d'Ivoire un centre névralgique pour ses opérations sur le continent. Abidjan a en effet désormais vocation à assurer le rayonnement de la firme dans 18 marchés d'Afrique de l'Ouest et du Centre. Un beau succès pour la capitale ivoirienne qui était en compétition avec Nairobi et Accra pour tenir ce rôle stratégique.

Ce choix, au-delà d'un environnement des affaires qui se renforce, peut certainement s'expliquer par le succès de l'usine implantée par le groupe dans le pays – usine reprise au groupe singapourien OLAM en 2014 - pour un investissement de 40 millions d'euros, soit environ 26,2 milliards FCFA, sur un prometteur marché ivoirien de l'Industrie du lait qui brasse tout de même 120 milliards FCFA de chiffre d'affaires par an.

Pour Roger ADOU, directeur général de FrieslandCampina West Africa, des nouveaux investissements sont en vue afin d'élargir la gamme de produits fabriqués (les marques Bonnet Rouge et Pearl) afin de mieux adresser le marché régional ; l'objectif étant de doubler, d'ici les 5 prochaines années, la part de marché de la firme sur le continent africain qui est actuellement de 10%.

Structurer la filière laitière locale

Pour réaliser cette ambition, FrieslandCampina compte bien mettre à contribution la filière laitière locale ivoirienne encore peu productive et structurée, avec l'appui du gouvernement ivoirien répondant à l'appel du Premier ministre Patrick ACHI de la nécessité de construire “une filière totalement intégrée” avec la participation des PME. Le pays ne couvre en effet que 18% de ses besoins et le groupe qui est parvenu à renverser une situation similaire au Nigéria où il s'approvisionne entièrement auprès des producteurs locaux de lait, entend réussir ce nouveau challenge.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 27/09/21 14:03