Le marché mondial de riz pourrait entrer dans une zone de turbulence et impacter fortement les ménages, notamment en Afrique, lorsqu'on sait que le continent est un gros importateur de cette denrée alimentaire.
En effet, la Thaïlande, deuxième exportateur de riz à l'échelle mondiale, derrière l'Inde, a décidé de réduire les champs de riz, très consommateur en eau, en raison du manque de précipitations ces derniers mois. Selon Bloomberg, les autorités thaïlandaises ont demandé aux agriculteurs de cultiver moins le riz et encouragent en revanche, le passage à d'autres cultures qui nécessitent moins d'eau.
Voir aussi - Côte d'Ivoire : Les importations de riz ont franchi la barre des 500 milliards FCFA en 2022
Cette mesure intervient alors que l'Inde a restreint ses exportations du riz non-basmati (une variété de riz non parfumé). D'après des sources consultées par Sika Finance, les pays d'Asie détiennent à 70% environ le commerce mondial du riz (Inde 40%, Thaïlande 15% et Vietnam 14%).
L'Inde et la Thaïlande représentent à eux seules plus de la moitié des exportations de riz au monde ; en décidant de restreindre leurs productions, alors cela pourrait être préjudiciable aux pays africains qui dépendent jusque-là des importations de l'extérieur pour combler leur besoin en riz qui est un produit de grande consommation. Prenant l'exemple de la Côte d'Ivoire, le riz est l'aliment le plus importé. Pour la seule année 2022, la facture des importations du pays a dépassé, pour la première fois, la barre des 500 milliards FCFA (plus de 835 millions de dollars), selon les données officielles.
Lorsqu'on jette un regard dans le rétroviseur, les cours du riz ont été à leur plus haut niveau dans la décennie passé, précisément en 2011, une année marquée par une crise alimentaire. La consommation mondiale de riz est estimée à 495 millions de tonnes par an, ce qui fait de cette denrée, une céréale consommée par 3,5 milliards de personnes.
Narcisse Angan
Publié le 09/08/23 17:58