Le gouvernement nigérian a fait marche arrière sur son projet d'imposer une taxe de 15% sur les importations d'essence et de diesel. L'annonce a été faite jeudi par l'autorité de régulation qui a confirmé que cette mesure, initialement prévue pour entrer en vigueur le 21 novembre prochain, ne sera finalement pas appliquée. Cette décision intervient après plusieurs semaines de controverses et de pressions exercées par les acteurs du secteur pétrolier.
La taxe faisait partie d'un ensemble de réformes fiscales approuvées par le président Bola Tinubu dans le but de diversifier les sources de revenus du pays au-delà du pétrole. Révélée le mois dernier à travers un mémo gouvernemental divulgué, cette initiative devait permettre à l'État de générer des recettes supplémentaires dans un contexte économique difficile. Toutefois, la mesure avait immédiatement suscité l'opposition des distributeurs de carburant qui voyaient dans cette décision une menace pour la concurrence sur le marché.
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Les professionnels du secteur avaient alerté sur les risques d'une telle politique. Selon eux, l'imposition de cette taxe aurait découragé les importations et créé une situation de monopole de facto au profit de la raffinerie Dangote Petroleum située à Lagos, dont la capacité de production atteint 650 000 barils par jour. Cette dépendance vis-à-vis d'une source unique d'approvisionnement représentait un danger pour la sécurité énergétique du pays.
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Au-delà des considérations industrielles, c'est surtout l'impact social potentiel de cette mesure qui a poussé le gouvernement à reculer. Les observateurs craignaient que la taxe n'entraîne une hausse immédiate des prix à la pompe, aggravant encore davantage la situation des ménages et des entreprises nigérians déjà affectés par une inflation élevée et des difficultés économiques persistantes. En renonçant à cette taxe, les autorités ont privilégié la stabilité sociale et le pouvoir d'achat des citoyens face aux objectifs de recettes budgétaires.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 13/11/25 16:12