Les bourses africaines maintiennent leur envol : Nigeria, Égypte et Kenya en fer de lance
Les places boursières africaines connaissent une croissance remarquable depuis trois ans, propulsant le continent sur la scène financière mondiale. Entre dynamisme démographique, essor des matières premières et innovations technologiques, l'Afrique séduit investisseurs locaux et étrangers à un rythme soutenu.
Des performances impressionnantes
Les indices africains affichent des progressions spectaculaires, rivalisant avec les meilleures performances des marchés émergents mondiaux.
- Égypte (EGX 30) : +23,6 % en 2025, +17 % sur un an et +280 % en trois ans.
- Nigeria (All Share Index) : +38 % depuis janvier, +45 % sur un an et +191 % en trois ans.
- Kenya (Nairobi All Share) : +44 % en 2025, +65 % sur un an et +39 % sur trois ans.
- Afrique du Sud (JSE Johannesburg) : +29 % en 2025, +25 % sur un an et +69 % sur trois ans.
- BRVM Composite (UEMOA) : +19 % cette année, +25 % sur un an et +61 % sur trois ans.
Performance des bourses africaines: https://www.sikafinance.com/marches/indices_afrique
Ces chiffres confirment une tendance de fond : les bourses africaines ne sont plus de simples marchés de niche, mais bien des acteurs en pleine expansion.
Les moteurs de cette croissance
Une démographie porteuse
Avec 1,4 milliard d'habitants aujourd'hui et une projection à 2,5 milliards d'ici 2050 , l'Afrique est la région la plus jeune du monde. Cette dynamique stimule la consommation et les investissements, favorisant la croissance des entreprises locales cotées.
Le soutien des matières premières
Le continent détient près de 30 % des réserves mondiales de minerais stratégiques. La flambée récente de l'or, du cuivre ou encore du pétrole a fortement bénéficié aux économies exportatrices comme la Zambie, le Ghana et le Nigeria, dont les bourses en ont directement profité.
Réformes et modernisation des marchés
Plusieurs places boursières africaines se sont digitalisées, améliorant transparence et accessibilité. La BRVM en est un exemple : son passage au numérique a contribué au doublement du nombre d'investisseurs entre 2018 et 2024.
Des capitaux en afflux constant
Les investissements directs étrangers en Afrique ont atteint près de 97 milliards de dollars en 2024. En parallèle, les fonds de pension et les institutions régionales accroissent leur exposition aux actions locales, consolidant la liquidité.
L'essor des télécoms et des fintechs
Les valeurs technologiques et financières constituent désormais un pilier des bourses africaines. Au Nigeria et au Kenya, le secteur fintech et télécoms représente près de 40 % de la capitalisation boursière, porté par des acteurs comme MTN NIGERIA ou SAFARICOM.
L'Afrique dans le viseur des investisseurs
La trajectoire des marchés africains témoigne d'un basculement structurel. Le Nigeria et l'Égypte s'imposent comme locomotives régionales, le Kenya illustre le potentiel des reprises rapides, tandis que le JSE sud-africain et la BRVM offrent une stabilité bienvenue.
Malgré des défis persistants, volatilité monétaire, instabilité politique dans certaines zones , les bourses africaines traduisent une réalité : le continent devient une destination financière stratégique, au même titre que l'Asie ou l'Amérique latine.
En clair : l'Afrique n'est plus seulement " la prochaine frontière " pour les investisseurs. Ses bourses prouvent déjà qu'elles sont un moteur de croissance financière à l'échelle mondiale.
Daniel Aggre
Publié le 06/10/25 09:27