Mali : Suspension des permis d’exploitation minière artisanale pour les étrangers

Le Mali, l'un des plus grands producteurs d'or en Afrique, a pris lors du conseil des ministres de ce 5 mars, une décision radicale visant à suspendre l'octroi de nouveaux permis d'exploitation minière artisanale aux personnes de nationalité étrangère. Cette décision fait suite à une série d'accidents dramatiques survenus ces dernières semaines, mettant en lumière les dangers croissants auxquels sont confrontés les mineurs dans le pays.

Ces tragédies, qui ont fait des dizaines de morts, ont poussé le gouvernement malien à réagir en modifiant sa politique sur l'exploitation artisanale de l'or, un secteur où la main-d'œuvre est en grande partie composée de travailleurs locaux et étrangers.

Le dernier incident en date, survenu le 15 février dernier dans la région aurifère de Kayes, a été particulièrement dévastateur. Un effondrement dans une mine d'or artisanale a coûté la vie à 43 personnes, dont une majorité de femmes. Le 29 janvier dernier, 13 mineurs artisanaux, dont des femmes et trois enfants, ont trouvé la mort après qu'un tunnel dans lequel ils travaillaient pour extraire de l'or a été inondé dans le Sud-Ouest du Mali. Ces deux drames, qui ont choqué la nation, ont révélé des conditions de travail particulièrement dangereuses dans les mines artisanales.

Cette décision s'inscrit dans une démarche plus large visant à réorganiser le secteur minier et à renforcer la sécurité sur les sites d'exploitation. Le gouvernement malien a également pris des mesures disciplinaires en approuvant le licenciement de responsables administratifs et de sécurité en lien avec les deux incidents.

L'exploitation minière artisanale au Mali est un secteur clé de l'économie, particulièrement dans des régions comme Kayes, où l'or est une ressource cruciale pour de nombreuses familles. Cependant, l'absence de régulation stricte, combinée à des conditions de travail précaires, a conduit à des accidents récurrents. Les mines artisanales sont souvent exploitées de manière informelle et à petite échelle, ce qui augmente les risques d'effondrements et d'autres accidents mortels.

Narcisse Angan

Publié le 06/03/25 09:15