Newmont, numéro un mondial de l’or, veut renforcer ses opérations en Côte d’Ivoire

Le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Energie Mamadou Sagafowa Mamadou lors de l'audience accordée aux représentants de Newmont, le 16 mars à Washington DC. 

Le leader mondial de l'or confirme son intérêt pour la Côte d'Ivoire. En marge de la tournée américaine du ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, Newmont Corporation a exprimé sa volonté de renforcer ses opérations dans le pays, où il est déjà actif à travers une coentreprise avec le canadien Awalé Resources dans la zone d'Odienné, au nord-ouest du pays. 

Le groupe américain a récemment obtenu une seconde licence d'exploration dans cette même zone et entend désormais prolonger la durée de la première licence, couvrant un périmètre voisin. L'objectif affiché : poursuivre les campagnes d'exploration, dont les premiers résultats sont jugés prometteurs. Selon des sources proches du dossier, Newmont cherche à consolider son niveau de réserves aurifères afin d'atteindre la masse critique nécessaire pour envisager une mise en exploitation. 

" Les majors de l'industrie minière ciblent généralement des gisements avec des réserves prouvées de plus de 100 tonnes avant de lancer une phase d'exploitation ", rappellent des spécialistes du secteur. Une stratégie cohérente avec la démarche de Newmont, qui privilégie des projets de grande envergure. 

Un signal fort du gouvernement ivoirien

 Du côté des autorités, l'intérêt du groupe américain est accueilli avec enthousiasme. Tout en restant ouvert à la demande d'extension de licence, le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly a appelé à une accélération du passage vers la phase de production. 

" We are waiting for you ", a-t-il lancé à l'attention des dirigeants de Newmont, rappelant que plusieurs mines en Côte d'Ivoire ont vu leur durée d'exploitation dépasser largement les prévisions initiales. C'est notamment le cas de la mine d'Ity, première exploitation aurifère industrielle du pays, en activité depuis les années 1990, et qui reste aujourd'hui le plus grand producteur d'or de Côte d'Ivoire, avec 9,7 tonnes extraites en 2024. 

Présent en Afrique, en Australie, en Amérique du Nord, en Amérique latine, aux Caraïbes et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Newmont est le seul producteur d'or coté à l'indice S&P 500. En Afrique, il exploite notamment la mine d'Ahafo Sud, au Ghana, l'une des plus importantes du continent. En 2024, le groupe a produit 6,85 millions d'onces d'or (environ 214 tonnes) pour un résultat net de 3,4 milliards de dollars, soit plus de 2 000 milliards FCFA. 

L'intérêt manifeste de Newmont pour la Côte d'Ivoire représente un signal fort pour l'attractivité croissante du secteur minier ivoirien, à un moment où plusieurs zones du pays commencent à révéler leur potentiel géologique. Une arrivée à grande échelle de l'américain pourrait non seulement renforcer l'écosystème minier local, mais aussi stimuler l'arrivée d'autres acteurs internationaux de premier plan, attirés par la stabilité du pays, la qualité de sa gouvernance minière et le potentiel encore largement sous-exploré de son sous-sol.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 03/04/25 10:36