Le gouvernement nigérian a décidé de repousser à janvier 2026 l'entrée en vigueur de sa nouvelle loi fiscale, qui prévoit notamment une surtaxe de 5% sur les carburants. Cette mesure, jugée nécessaire pour renforcer les recettes publiques, suscite toutefois de vives inquiétudes dans un pays déjà confronté à une crise aiguë du coût de la vie.
Le ministre des Finances, Wale Edun, a annoncé, ce 9 septembre, à Abuja que l'application de la surtaxe sur l'essence, le diesel et d'autres combustibles fossiles nécessitait encore une proclamation officielle et un ordre signé par son ministère avant publication au Journal officiel. ‘'L'ordonnance ne sera pas émise immédiatement. Le gouvernement est conscient de la situation économique actuelle et n'alourdira pas délibérément le fardeau des Nigérians'', a-t-il déclaré.
Cette annonce vise à apaiser les tensions sociales, dans un contexte marqué par la flambée des prix des denrées alimentaires, du transport et de l'énergie. Depuis 2023, les réformes du président Bola Tinubu, notamment la suppression des subventions à l'essence et à l'électricité ainsi que la double dévaluation du naira, ont provoqué une hausse généralisée des prix sans relancer significativement la croissance.
Une réforme fiscale sous surveillance
Adoptée en juin, la nouvelle loi fiscale nigériane s'inscrit dans une refonte plus large du système de prélèvements, avec pour objectif d'harmoniser les règles et d'accroître les recettes de l'État. La surtaxe de 5% sur le carburant n'est pas une nouvelle taxe, mais une disposition issue d'une loi de 2007 réintroduite pour des raisons ‘'d'harmonisation et de transparence'', a précisé Wale Edun.
Le Nigéria, première économie d'Afrique de l'Ouest, est confronté à un dilemme : accroître ses recettes pour financer ses priorités budgétaires tout en évitant d'aggraver une crise sociale qui fragilise des millions de ménages. Le report de cette mesure illustre la difficulté du gouvernement à concilier ses ambitions de réforme fiscale avec la nécessité de préserver un minimum de stabilité sociale.
La Rédaction
Publié le 09/09/25 16:01