Nigéria : La SEC impose une valorisation en temps réel des obligations d’ici septembre 2027

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Le marché obligataire nigérian s'apprête à connaître une profonde mutation. La Securities and Exchange Commission (SEC) a annoncé que, d'ici septembre 2027, tous les gestionnaires de fonds devront valoriser leurs portefeuilles obligataires au prix du marché, et non plus en fonction du coût d'acquisition initial.

Ce changement, connu sous le nom de valorisation au prix du marché ou mark-to-market (MTM), vise à aligner les pratiques du Nigéria sur les standards internationaux. Il permettra aux investisseurs d'obtenir une image plus fidèle de la valeur réelle des actifs et d'améliorer la comparabilité avec les indices mondiaux. En d'autres termes, les portefeuilles refléteront désormais en temps réel les évolutions des taux d'intérêt, du risque de crédit et des conditions de marché.

Pour le régulateur du marché financier nigérian, cette réforme doit favoriser une meilleure transparence et dynamiser la liquidité sur un marché crucial pour le financement de l'économie. Pour les gestionnaires de fonds comme pour les épargnants, elle introduit toutefois un défi majeur : l'exposition à une volatilité qui était jusqu'ici en grande partie masquée par la méthode dite de conservation jusqu'à l'échéance. ‘'Les prix des fonds pourraient désormais fluctuer avec le marché, ce qui implique des pertes potentielles auparavant invisibles'', a expliqué un gérant de fonds, interrogé par Reuters.

Afin de permettre une transition progressive, la SEC a prévu une période d'adaptation courant jusqu'en 2027. Les gestionnaires de fonds pourront utiliser simultanément deux méthodes, réparties à parts égales, entre le coût amorti et le coût moyen. Tous les nouveaux achats d'obligations devront néanmoins être immédiatement évalués selon la méthode du coût moyen. Par ailleurs, chaque gestionnaire devra transmettre d'ici le 2 octobre un plan détaillant sa stratégie de mise en conformité.

Cette réforme s'inscrit dans le cadre plus large des transformations économiques initiées par le président Bola Tinubu. Après la libéralisation du taux de change et la suppression des subventions, le passage à la valorisation au prix du marché constitue un signal supplémentaire destiné à crédibiliser la politique économique, à attirer les investisseurs internationaux et à renforcer l'intégration du Nigéria dans les marchés financiers mondiaux.

À terme, cette mutation pourrait repositionner le marché obligataire nigérian comme un pôle de référence pour les capitaux cherchant à s'exposer à l'Afrique de l'Ouest. Mais elle posera, dans l'immédiat, une équation délicate aux gestionnaires locaux : composer avec une volatilité accrue tout en préservant la confiance des épargnants.

La Rédaction

Publié le 22/09/25 15:25

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