Notation financière : S&P place le Ghana en défaut sélectif

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L'ombre de la faillite qui plane sur Accra depuis le début de l'année se concrétise au jour le jour. Ce mardi, l'agence de notation S&P Global Ratings a placé le Ghana en défaut sélectif (SD) sur sa dette internationale. Cette décision concerne les emprunts à long et à court terme du pays précédemment notés "CC" et "C". S&P devient donc la première agence de notation à classer le pays en situation de défaut. Fitch Ratings et Moody's étant encore un cran au-dessus.

"Nos notes de crédit sur le Ghana reflètent des réserves nettes très faibles, un taux de change volatile, une inflation élevée et une économie affaiblie. Ils intègrent également la détérioration de l'environnement financier du souverain et la confiance ébranlée des investisseurs", justifie l'agence.

Ce déclassement intervient 24 heures après que le gouvernement ait annoncé qu'il cesserait de payer une partie du principal et des intérêts sur la dette en devises (obligations étrangères, prêts commerciaux et la plupart de ses obligations bilatérales) le temps pour lui d'affiner un accord de restructuration avec ses créanciers, condition préalable pour un décaissement de 3 milliards de dollars du FMI.

Sur l'échelle de notation de S&P, le "Défaut sélectif" désigne la situation d'un emprunteur qui n'a pas honoré une certaine partie de ses obligations, mais qui continue de payer ses autres types d'emprunts dans les temps. C'est la dernière note avant le défaut de paiement pur et simple ("D"). Les analystes de S&P n'excluent pas la possibilité de rétrograder le pays dans cette dernière catégorie, faisant du Ghana, le 2ème pays d'Afrique subsaharienne à faire défaut sur sa dette souveraine après la Zambie en 2020.

"Nous prévoyons d'abaisser nos notes sur les émissions de devises du Ghana à "D" (défaut) si le gouvernement ne parvient pas à effectuer le prochain paiement de coupon prévu sur sa dette commerciale en devises, qui, selon nous, arrive à échéance le 18 janvier 2023", tempête l'agence.

L'hypothèse d'un relèvement de la note souveraine ne tient qu'à un fil. Il faudra pour cela que le pays convainc ses créanciers internationaux d'accepter sa proposition de restructuration qui impliquera une décote sur le paiement des intérêts et un rallongement des échéances. "De telles restructurations pourraient entraîner un allongement des échéances qui ne sera pas compensé par l'émetteur ou une réduction de la valeur nominale de la dette". Accra a déjà formulé une proposition similaire auprès de ses créanciers locaux qui ont jusqu'au 30 décembre prochain pour se prononcer.

Fernand Ghokeng

La Rédaction

Publié le 21/12/22 18:52

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