Le 10 mars 2025 à Houston, le ministre ivoirien en charge du Pétrole Mamadou Sangafowa Coulibaly accordait une audience à Magda Chambriard (en tenue blanche), PDG de Petrobras, lors de la campagne de promotion du secteur extractif ivoirien aux Etats-Unis.
La Côte d'Ivoire attire un nouveau poids lourd du pétrole mondial. Le géant brésilien Petrobras entame des négociations avec les autorités ivoiriennes en vue de décrocher neuf blocs pétroliers en offshore profond, confirmant ainsi l'intérêt croissant des grandes compagnies internationales pour le bassin sédimentaire ivoirien.
L'annonce a été faite ce 4 juin par le gouvernement, à l'issue du Conseil des ministres. Il s'agit d'un premier pas vers un accord de partage de production portant sur les blocs CI-513, CI-600, CI-601, CI-602, CI-603, CI-605, CI-700, CI-701 et CI-702. Tous sont situés dans la partie ouest du bassin sédimentaire national, en grande partie en eaux profondes, une zone encore peu explorée mais aux perspectives prometteuses.
Cette initiative fait suite à une campagne de promotion du secteur extractif ivoirien aux Etats-Unis menée en mars dernier par le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly. Lors de cette tournée américaine, le ministre avait multiplié les rencontres avec les décideurs du secteur, dont Magda Chambriard, PDG de Petrobras, pour vanter les atouts géologiques, réglementaires et fiscaux de la Côte d'Ivoire.
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" Le Brésil est une référence en matière d'exploitation offshore, notamment dans les zones complexes. Petrobras maîtrise toute la chaîne de valeur pétrolière, ce qui correspond parfaitement à la stratégie que nous voulons développer dans notre pays ", avait souligné Mamadou Sangafowa à l'issue de l'audience accordée au groupe le 10 mars dernier.
Un pari sur l'expertise brésilienne
Avec plus de 40 000 employés, une production de 2,78 millions de barils par jour et un chiffre d'affaires de 102 milliards de dollars en 2023, Petrobras est l'un des opérateurs les plus solides du marché mondial. La firme publique brésilienne a bâti sa réputation sur l'exploitation de gisements complexes en offshore ultra-profond, notamment au large de Rio de Janeiro.
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Son intérêt pour les eaux ivoiriennes confirme que la stratégie d'ouverture engagée par Abidjan porte ses fruits. Depuis les découvertes majeures des gisements Baleine (2021) et Calao (2024) par l'italien ENI, la Côte d'Ivoire s'est repositionnée comme un acteur crédible et attractif dans le paysage pétrolier ouest-africain. Les majors, jusque-là concentrées sur le Nigeria ou l'Angola, compte donc explorer les opportunités offertes par la partie du Golfe de Guinée bordant la Côte d'Ivoire.
La Côte d'Ivoire élargit son cercle de partenaires
Avec cette annonce, Abidjan poursuit une politique active de diversification de ses partenaires énergétiques, déjà marquée par la présence notamment d'ENI, Kosmos Energy entre autres, et très bientôt VITOL qui a confirmé récemment son projet d'investir dans les eaux ivoiriennes. L'arrivée potentielle de Petrobras renforcerait la visibilité du secteur ivoirien à l'échelle internationale, tout en favorisant une montée en compétence de l'écosystème local.
Le pays mise sur un développement rapide et structuré de ses ressources, avec des attentes claires : contenu local, transfert de technologie, création d'emplois qualifiés. La signature prochaine d'accords avec Petrobras, si elle se confirme, enverrait un signal fort à d'autres investisseurs du secteur.
À moyen terme, cette stratégie vise à faire de la Côte d'Ivoire un hub énergétique régional, capable de tirer profit de ses ressources en hydrocarbures, en en faire un véritable levier pour accélérer son développement.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 05/06/25 10:26