Pétrole et électricité : La Côte d’Ivoire capte 4 000 milliards FCFA d’engagements américains

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À peine deux mois après une offensive économique aux États-Unis, le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, récolte les premiers fruits d'un travail de terrain mené avec méthode. Ce mardi 14 mai, lors l'AMCHAM Business Summit, un sommet d'affaires organisé par la Chambre de commerce américaine à Abidjan, trois mémorandums d'entente majeurs ont été signés entre la Côte d'Ivoire et des groupes américains, pour un montant total d'investissements potentiels avoisinant les 4 000 milliards de FCFA, soit près de 6,8 milliards de dollars.

Une deuxième raffinerie en ligne de mire

Le projet le plus emblématique a fait l'objet d'un MoU entre l'américain Yaatra Ventures, et la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR). Il concerne la construction d'une seconde raffinerie dans le pays, un projet stratégique alors que la Côte d'Ivoire a entamé l'exploitation de son gisement de classe mondiale, Baleine, qui va presque que décupler production nationale d'or noir. L'investissement anticipé dépasse 3 000 milliards de FCFA (plus de 5 milliards de dollars).

‘'Aujourd'hui, nous avons besoin de doubler nos capacités de raffinage'', a souligné le ministre Sangafowa-Coulibaly, insistant sur la nécessité de mobiliser des ressources substantielles pour accompagner la croissance des besoins énergétiques et la transformation locale des hydrocarbures.

Pétrole offshore : deux blocs confiés à VAALCO

Autre accord de taille : celui signé entre la compagnie pétrolière VAALCO Energy et la Petroci, le bras de l'Etat ivoirien dans le secteur de l'exploitation pétrolière. Il porte sur l'exploitation de deux blocs offshores, auparavant cédés à société publique mais encore inexploités. La valorisation initiale de ce deal est estimée à plus de 1 000 milliards de FCFA.

Ce développement confirme la stratégie ivoirienne de diversification de ses partenaires dans le secteur pétrolier, en intégrant des groupes nord-américains aux côtés des acteurs historiques européens et asiatiques.

Énergies renouvelables et réseau électrique : Sun Africa à la manœuvre

Le troisième partenariat, signé quelques jours avant le sommet, lie Sun Africa, spécialiste américain de l'énergie solaire, à la Direction Générale de l'Énergie de Côte d'Ivoire. Il porte sur un soutien technique et financier pour mobiliser près de 700 milliards de FCFA en faveur du développement des énergies renouvelables et du renforcement du réseau électrique national.

‘' L'énergie est à la base de tous les autres secteurs. Ce que nous avons vu aujourd'hui est historique'', s'est félicitée Jessica Davis Ba, ambassadrice des États-Unis en Côte d'Ivoire.

Un repositionnement stratégique des États-Unis en Afrique de l'Ouest

Présidée par Troy Fitrell, haut responsable du Bureau des Affaires africaines au Département d'État américain, la cérémonie de signature a aussi été l'occasion pour Washington de réaffirmer sa volonté de faire de la diplomatie commerciale un pilier de son engagement en Afrique.

‘'Notre objectif est clair : augmenter les exportations et les investissements américains sur le continent, corriger le déficit commercial et promouvoir une prospérité partagée'', a déclaré Fitrell, dans un discours aligné avec la nouvelle stratégie africaine de l'administration Trump.

En 2024, les échanges commerciaux entre les États-Unis et la Côte d'Ivoire s'élevaient à 1,6 milliard de dollars, avec un déficit commercial en défaveur de Washington de 418 millions de dollars. Les accords signés s'inscrivent dans une dynamique de rééquilibrage fondée sur la coopération sectorielle et les intérêts croisés.

La diplomatie économique ivoirienne en action

Ces engagements marquent l'aboutissement d'un roadshow mené en mars à Houston, New York et Washington par le ministre ivoirien. Objectif : présenter le potentiel des secteurs extractif et énergétique ivoiriens, mais aussi mettre en avant un cadre d'investissement attractif, dans un pays qui jouit d'une stabilité macroéconomique et institutionnelle.

‘'Nous avons besoin de l'expertise et du savoir-faire américains pour tirer pleinement parti de nos ressources naturelles. L'heure est au partenariat stratégique, pas à l'assistance'', a martelé Sangafowa-Coulibaly.

Avec ces accords, la Côte d'Ivoire envoie un signal fort : celui d'un pays qui entend monter en gamme dans la chaîne de valeur énergétique tout en ouvrant davantage son économie à de nouveaux investisseurs, dans un contexte de compétition mondiale pour l'accès aux ressources stratégiques.

La Rédaction

Publié le 16/05/25 16:55

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