Présidentielle 2026 au Bénin : Romuald Wadagni, le dauphin désigné

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C'est désormais officiel : Romuald Wadagni portera les couleurs de la majorité présidentielle lors de l'élection présidentielle d'avril 2026 au Bénin. Un choix stratégique, acté par les deux principaux partis de la mouvance – l'Union progressiste pour le Renouveau (UPR) et le Bloc républicain (BR) – et qui intervient dans un contexte politique inédit, après l'annonce du président Patrice Talon de ne pas briguer un troisième mandat.

À 49 ans, le ministre d'État en charge de l'Économie et des Finances se retrouve propulsé au rang de dauphin officiel, porteur d'un projet de continuité, mais aussi de renouvellement. Technocrate réputé pour sa rigueur et sa méthode, il devra désormais faire la démonstration de ses aptitudes politiques dans une campagne qui s'annonce disputée.

Un technocrate à l'épreuve du suffrage

La désignation de Wadagni marque un tournant dans la vie politique béninoise. C'est la première fois, depuis le renouveau démocratique de 1990, qu'un candidat issu directement de l'appareil étatique – et non du sérail politique classique – est investi par une coalition présidentielle pour succéder à un chef d'État en exercice.

Ministre des Finances depuis avril 2016, ce natif de Lokossa a été l'un des artisans majeurs des réformes économiques du régime Talon. Placé au cœur du dispositif dès le premier mandat, il a supervisé des dossiers aussi complexes que la dette souveraine, les euro-obligations, ou encore la fin programmée du franc CFA. Trois fois désigné " Meilleur ministre des Finances d'Afrique ", il incarne la discipline budgétaire et l'attractivité retrouvée du Bénin sur la scène internationale.

Mais l'expérience technocratique suffira-t-elle à faire de lui un candidat crédible aux yeux de l'électorat ? C'est là tout l'enjeu. Car si Wadagni est respecté dans les cercles économiques, il reste relativement peu exposé à la ferveur populaire et aux réalités électorales d'un pays où la proximité humaine et la parole politique comptent tout autant que les indicateurs macroéconomiques.

L'héritage Talon en toile de fond

En renonçant à une révision constitutionnelle pour prolonger son mandat, Patrice Talon a choisi de clore sa trajectoire présidentielle sur une image d'homme d'État respectueux des institutions. Mais il ne laisse pas pour autant un vide : en désignant Romuald Wadagni, le chef de l'État parachève un passage de témoin, soigneusement préparé.

Le futur candidat est perçu comme l'un des rares à comprendre en profondeur la " méthode Talon " : réformes impopulaires mais nécessaires, maîtrise de la dette, réduction des dépenses improductives, et recherche constante d'efficacité publique. Il a imposé une culture de résultat dans l'administration, modernisé les outils fiscaux, et renforcé la crédibilité du pays auprès des marchés financiers.

Un parcours forgé dans l'excellence

Formé à l'École supérieure des affaires de Grenoble puis à la Harvard Business School, expert-comptable certifié en France et aux États-Unis, Romuald Wadagni a mené une brillante carrière chez Deloitte, gravissant les échelons jusqu'à devenir l'un des plus jeunes associés du cabinet.

De Paris à New York, en passant par Kinshasa, il a bâti sa réputation sur sa capacité à gérer des structures complexes, dans des environnements à forts enjeux. En 2015, il dirigeait déjà l'ensemble des activités de Deloitte en Afrique francophone. En 2023, il récupère en plus du portefeuille du ministère des Finances, celui de la Coopération, renforçant encore son poids dans l'appareil d'État.

En janvier 2025, il surprend en se retirant de la course à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), alors même qu'il était considéré comme favori. Ce désistement stratégique laisse entendre qu'il se préparait à une autre échéance : celle de 2026.

Selon le calendrier électoral, le premier tour se tiendra le 12 avril 2026. Les dossiers de candidatures devront être déposés au plus tard le 12 octobre 2025.

La mission qui attend Romuald Wadagni est immense. Il lui faudra non seulement défendre le bilan économique du gouvernement, mais aussi se doter d'un récit politique, capable de rallier les classes moyennes, les jeunes, les ruraux, et toutes celles et ceux qui aspirent à une amélioration concrète de leur quotidien.

Avec Romuald Wadagni, le Bénin entre dans une nouvelle phase de sa vie politique. Celle où la compétence technocratique tente de se muer en force électorale. Le ministre sait que le scrutin ne se gagnera pas dans les tableaux Excel, mais dans les urnes. À lui de prouver qu'il peut être autre chose qu'un brillant argentier : un homme d'État au contact des réalités, capable de convaincre, d'unir et de gouverner.

La Rédaction

Publié le 31/08/25 12:59

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