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La République démocratique du Congo (RDC) cherche à accélérer sa transformation économique et à mieux valoriser son potentiel énergétique et minier. Ainsi, une avancée diplomatique et économique majeure a été enregistrée à Abu Dhabi aux Emirats arabes unis, où du 7 au 9 juillet, une mission économique de haut niveau, conduite par le vice-premier ministre et par ailleurs ministre en charge de l'Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, a permis de conclure deux ‘'accords de confidentialité'' stratégiques, avec des acteurs de premier plan des Emiratis. A travers ces nouveaux partenariats, le gouvernement congolais ambitionne de passer d'une économie extractive à une économie de transformation, dans les secteurs clés que sont l'énergie et les mines.
Le premier accord a été signé entre NG9 Holding, groupe d'investissement émirati reconnu pour son appui à des projets d'envergure, et KIPAY Energy, entreprise active dans le développement énergétique en RDC. Le projet en question dont le montant n'a pas été révélé, porte sur la construction d'une centrale hydroélectrique de 166 mégawatts dans la province du Haut-Katanga. Ce projet, à fort impact structurel, vise à ‘'renforcer les capacités énergétiques locales, essentielles pour l'industrialisation du pays et l'électrification de zones encore sous-desservies. Il s'agit également de réduire la dépendance au diesel dans les sites miniers et d'accompagner la transition énergétique'', souligne le communiqué du ministère congolais en charge de l'Economie publié ce 8 juillet.
Le deuxième accord concerne BUENASSA, la première raffinerie intégrée cuivre-cobalt en RD Congo. Ce projet inédit, soutenu également par NG9 Holding, marque un tournant décisif dans l'ambition du pays de maîtriser sa chaîne de valeur minière. Plutôt que d'exporter ses minerais bruts, la RDC entend désormais raffiner et transformer sur place ses ressources stratégiques, afin d'en tirer une valeur ajoutée plus significative, de créer des emplois qualifiés, et de stimuler l'essor d'un tissu industriel local. Le cuivre et le cobalt étant au cœur des technologies vertes mondiales (batteries, véhicules électriques), cette initiative s'aligne parfaitement avec les nouvelles dynamiques des marchés internationaux.
Au-delà des projets d'infrastructures, Daniel Mukoko Samba a insisté sur la volonté du gouvernement d'impliquer davantage les entreprises et entrepreneurs congolais. Le but est de sélectionner des projets nationaux à fort potentiel, souvent freinés par un manque de financement, et de les relier à des partenaires techniques et financiers internationaux. Ce repositionnement stratégique vise à mobiliser les capitaux étrangers autour de l'initiative privée congolaise, tout en consolidant la souveraineté économique du pays.
Narcisse Angan
Publié le 09/07/25 12:16
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