COURS | GRAPHIQUES | ACTUS | FORUM |
Le port de Banana, un projet stratégique et ambitieux destiné à désenclaver la République démocratique du Congo (RDC), fait un pas de géant. En effet, les travaux de construction viennent d'être confiés à l'entreprise portugaise Mota-Engil, par le groupe émirati DP World. Un partenariat a été scellé ce 20 mars à Dubaï entre les dirigeants des deux groupes, marquant une étape importante dans la construction de ce port en eau profonde.
Le port de Banana, situé à l'embouchure du fleuve Congo, est un projet portuaire vital pour la RDC. Le pays, historiquement enclavé, dépend largement de ses voisins pour le transport maritime et le commerce international. Les ports de Pointe-Noire (République du Congo), Dar es Salam (Tanzanie) et Lobito (Angola) sont actuellement ses principales portes d'entrée et de sortie pour les biens, ce qui augmente les coûts et limite l'efficacité du commerce. Le projet de port de Banana vise à inverser cette situation en offrant à la RDC une infrastructure moderne capable de gérer un trafic maritime de grande envergure et de stimuler l'économie du pays.
Le choix de Mota-Engil pour mener les travaux représente un choix stratégique, compte tenu de l'expertise de l'entreprise dans le domaine du génie civil et de la construction d'infrastructures complexes. Le président-directeur général de DP World, Sultan Ahmed bin Sulayem, a souligné que ce partenariat garantira ‘'que cette infrastructure soit construite selon les normes les plus élevées'', contribuant ainsi à la croissance économique de la RDC et créant des opportunités pour la population locale. Le projet, dont la valeur est estimée à près de 1,2 milliard de dollars, soit 728 milliards FCFA, est cofinancé par DP World, British International Investment (BII) et le Development Finance Institution du Royaume-Uni.
Le port sera développé en plusieurs phases. La première phase consistera en la construction d'un quai de 600 mètres de long, capable d'accueillir de grands navires et d'assurer une capacité de manutention de 450 000 EVP (équivalent vingt pieds) par an. Cette phase comprendra également une zone de stockage de 30 hectares. La deuxième phase, plus ambitieuse, prévoit l'extension du mur de quai à plus de deux kilomètres, augmentant ainsi considérablement la capacité d'accueil du port.
Un impact économique majeur
L'impact de ce projet sur l'économie congolaise pourrait être considérable. Selon une étude réalisée par British International Investment, le développement du port de Banana pourrait réduire les coûts du commerce en RDC de 12%. De plus, il pourrait générer environ 85 000 emplois directs et indirects et augmenter les échanges commerciaux de plus de 1,12 milliard de dollars, tout en contribuant à une croissance de 0,65% du PIB du pays. Les avantages ne se limitent pas à l'aspect économique. Le port de Banana est également un levier de développement social pour la RDC. En plus des emplois, il offrira des opportunités de formation, de transfert de compétences et de développement des infrastructures locales, notamment dans les domaines du transport, de la logistique et des services connexes.
Narcisse Angan
Publié le 24/03/25 15:18
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :