Risque Pays : Coface rehausse le Sénégal et déclasse le Burkina

Coface hisse le Sénégal au sommet de la liste des pays africains présentant le moins de risques d'impayés pour les entreprises.

L'agence vient de publier ce 4 janvier sa cartographie mondiale du risque pays qui sert de référence aux entreprises internationales quant aux probabilités de défaut de paiement dans les différentes régions du monde. Cette année, le Sénégal est le grand gagnant de cette évaluation avec un reclassement dans la catégorie A4 qui traduit un " Risque d'impayés des entreprises convenable ", soit le score sur le plus élevé accordé à un pays africain.

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Dakar partage ce privilège avec le Maroc, le Botswana, le Rwanda et le Kenya qui bénéficiaient déjà de ce statut privilégié sur le marché africain. Ailleurs dans le monde, l'Italie jouit de la même note que le Sénégal, mais le pays de la Teranga inspire plus confiance aux entreprises que des pays émergents comme le Brésil, la Chine ou encore la Turquie.

A l'inverse, le Burkina et la Guinée ont été déclassés par Coface dans la catégorie D synonyme de risque d'impayés " très élevés ". Si le premier est confronté à une menace djihadiste persistante sur son sol avec des conséquences pour son économie, le second est englué dans des tensions politiques qui le paralysent. Ces deux pays rejoignent le Mali, également confronté au péril terroriste, mais également le Libéria, la Sierra Leone, le Tchad ou encore la RD Congo.

Au niveau de l'Afrique de l'ouest, les autres pays les mieux notés après le Sénégal sont la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Bénin, logés dans la catégorie B qui traduit un risque d'impayés " assez élevé ", comme l'Afrique du Sud. Le Nigéria, le Togo et le Niger sont noté C avec un risque " élevé ".

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D'après Coface, les pays inspirant le plus confiance aux entreprises sont essentiellement les pays de l'Union européenne et de l'Amérique du Nord, logés dans les catégories A1 (risques très faibles) et A2 (risques peu élevés).

Lente reprise des échanges mondiaux en vue

L'agence, dans son rapport se montre timidement optimiste quant à une reprise du commerce mondial en 2020 après les perturbations de l'année dernière marquées par la résurgence des mesures protectionnistes et le différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine. Ainsi les échanges internationaux ne devraient progresser que de 0,8% bénéficiant de la trêve commerciale signée entre les deux premières économies mondiales, alors que la croissance mondiale devrait légèrement baisser à 2,4% contre 2,5% en 2019. Toutefois au regard de la crise du Coronavirus dont il est encore prématuré d'apprécier les évolutions, cette prévision risque d'être compromise.

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Par ailleurs, le niveau d'endettement dans les pays émergents reste un sujet de préoccupation pour les entreprises. En Afrique, " la dette publique est proche du niveau observé il y a une quinzaine d'années, période des annulations de créances par les bailleurs internationaux et bilatéraux ", souligne Coface. " Pour les entreprises dans ces régions (économies émergentes y compris l'Afrique, ndlr), poursuit l'agence, cela signifie que les arriérés de paiement de l'État et des grandes entreprises publiques sont susceptibles d'augmenter cette année. Seule bonne nouvelle, la structure de la dette souveraine des pays émergents est généralement plus favorable qu'il y a vingt ans puisque 80 % de celle-ci est désormais libellée en devise locale.

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Jean Mermoz Konandi

Publié le 05/02/20 13:22