Le groupe britannique Savannah Energy a annoncé, dans son rapport annuel 2024, la signature le 19 septembre 2025 d'un accord d'achat d'actions (" SPA ") par sa filiale Savannah Energy EA Limited avec Norfund, le fonds d'investissement norvégien pour les pays en développement. Cette opération porte sur le rachat de la participation de 50,1 % détenue par Norfund dans Klinchenberg, pour un montant total pouvant atteindre 65,4 millions de dollars.
Klinchenberg, détenue jusqu'ici par Norfund (50,1 %) et British International Investment (BII) (49,9 %), possède des participations dans trois projets hydroélectriques majeurs en Afrique de l'Est : Bujagali (255 MW) en Ouganda, Mpatamanga (361 MW) au Malawi et Ruzizi III (206 MW), partagé entre le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.
L'entrée de Savannah Energy dans Klinchenberg lui confère ainsi une participation indirecte de 9,8 % dans le projet Ruzizi III, aux côtés d'acteurs institutionnels tels que BII et les bailleurs multilatéraux déjà engagés. Ce projet, estimé à 760 millions de dollars, constitue l'un des investissements énergétiques régionaux les plus structurants d'Afrique centrale.
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Selon le rapport de Savannah, la transaction comprend un paiement différé de 6,8 millions de dollars, exigible trois ans après la clôture, ainsi que des paiements conditionnels liés aux projets Mpatamanga et Ruzizi III, qui seront effectués lors de leur bouclage financier. L'opération, soumise aux ajustements habituels, devrait être finalisée au premier trimestre 2026, avec un effet économique rétroactif au 31 décembre 2024. Son financement proviendra d'une facilité de dette de 37,4 millions de dollars octroyée par une institution financière africaine et des ressources internes de la société.
Savannah estime que les dépenses nettes nécessaires à la finalisation des projets Mpatamanga et Ruzizi III seront inférieures à 2 millions de dollars, après les participations déjà acquises. Environ 6,5 millions de dollars ont déjà été investis à ce jour. Les deux sociétés de projet visent un bouclage financier en 2026. L'entreprise prévoit de comptabiliser cette participation selon la méthode de la mise en équivalence.
Le projet Ruzizi III, situé sur la rivière du même nom entre la RDC, le Rwanda et le Burundi, prévoit la construction d'une centrale de 206 MW destinée à fournir de l'électricité à environ 30 millions de personnes. Il s'inscrit dans une dynamique régionale d'interconnexion électrique et de stabilisation économique dans la région des Grands Lacs, longtemps marquée par l'instabilité.
Cependant, le 13 mars 2025, la Banque européenne d'investissement (BEI) a annoncé avoir reporté sa décision de financement, citant les violents combats dans l'Est de la RDC entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. " Le site du projet se trouve actuellement dans la zone de conflit ", a indiqué un porte-parole de la BEI à Reuters.
Malgré cette situation, la BEI a affirmé collaborer étroitement avec ses partenaires, notamment la KfW, l'Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, pour réévaluer les risques et le calendrier de clôture financière.
Parallèlement, la société américaine Anzana Electric Group a officialisé, lors du Sommet États-Unis–Afrique des affaires tenu à Luanda en juin 2025, son intention d'entrer au capital de Ruzizi III Holding Power Company Limited (RHPCL) à hauteur d'au moins 10 %. Un accord contraignant était attendu d'ici le 15 septembre 2025, précisant les engagements financiers et droits de gouvernance.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 24/10/25 12:48