La deuxième édition du Séminaire Afrique des Conseils d'Administration s'est ouverte ce 15 septembre à la Maison de l'Entreprise, au Plateau, siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI). Organisée par le cabinet Bilé-Aka, Brizoua-Bi & Associés, la rencontre a réuni des présidents de conseils d'administration, directeurs généraux et administrateurs venus de plusieurs pays africains, représentant des secteurs aussi variés que la banque, le pétrole, l'électricité ou encore les télécommunications. L'objectif est d'offrir un cadre d'échanges autour des enjeux actuels de gouvernance d'entreprise sur le continent.
Sous le thème "Réévaluation de plans stratégiques et restructuration d'entreprises : collaboration entre conseils d'administration et directions générales", ce rendez-vous a été conçu comme un espace de réflexion pour affronter les incertitudes économiques et géopolitiques qui marquent l'environnement mondial des affaires. Au programme de la journée d'ouverture, plusieurs sessions animées par des experts de renom ont permis d'éclairer les participants sur les fondamentaux de la planification stratégique, les bonnes pratiques de réévaluation de plans, ainsi que les dimensions financières et opérationnelles des restructurations.
Planifier pour anticiper
La première session, animée par Gilles Atayi, associé gérant de G&A Africa Consulting, a posé les fondamentaux de la planification stratégique. Selon lui, celle-ci permet non seulement de gérer le quotidien, mais surtout d'identifier des solutions différenciatrices capables de créer de la valeur pour les actionnaires.
Giles Atayi a développé un double raisonnement à savoir, analyser l'environnement externe pour en saisir opportunités et menaces, et évaluer l'environnement interne afin d'ajuster les moyens disponibles et atteindre les objectifs fixés. Il a rappelé que beaucoup d'organisations échouent faute de clarté dans leurs objectifs et que la planification constitue un véritable rituel, parfois trop élitiste, qui doit être intégré à une démarche de transformation continue. L'orateur a conclu sur l'importance de poser les bonnes questions entre autres, où en sommes-nous ? Quelles sont nos priorités ? Où décidons-nous d'aller ?
Réévaluer pour s'adapter
La deuxième session, conduite par Abdouramane Bamba, expert-comptable chez EY, a mis l'accent sur la réévaluation des plans stratégiques. À travers des exemples concrets, notamment les cas de Kodak et Nokia, il a illustré comment même les entreprises leaders peuvent échouer si elles ne réévaluent pas leurs stratégies face aux ruptures technologiques et aux évolutions du marché.
Le speaker a insisté sur l'importance de la résilience et de l'évaluation permanente des plans, afin de corriger le tir avant que les conséquences ne deviennent irréversibles. Sa présentation, structurée autour de bonnes pratiques de gouvernance et de méthodes opératoires claires, a invité les participants à adopter un processus interactif et pragmatique, capable de transformer l'information stratégique en décisions concrètes et efficaces.
Restructurer pour transformer
La troisième session, animée par Serge Tidiane Diop, directeur général d'Afrika Link Capital, a abordé, quant à elle, les dimensions financières et opérationnelles des restructurations. L'expert a souligné que le diagnostic préalable, financier et organisationnel, est essentiel avant toute action de transformation. Contrairement à un audit, cette démarche est proactive et orientée vers l'avenir, incluant la révision du modèle économique, la restructuration de la dette et l'assainissement de la trésorerie.
Serge Tidiane Diop a insisté sur la complémentarité entre l'approche financière et opérationnelle : modernisation des outils de production, réorganisation interne et gestion du changement sont indispensables pour que la restructuration soit efficace. La réussite repose sur une communication transparente, la formation des équipes et l'implication de tous les collaborateurs, afin de préserver et renforcer la culture d'entreprise.
Les participants ont également eu un aperçu de la quatrième session, consacrée aux perspectives et outils de gouvernance, dont le contenu a été présenté de manière synthétique afin de compléter la vision globale offerte par le séminaire.
En clôture de cette première journée, le séminaire a démontré l'importance cruciale de la collaboration entre conseils d'administration et directions générales pour anticiper, réévaluer et restructurer les entreprises africaines dans un contexte mondial incertain. Les échanges ont mis en lumière que la gouvernance ne se limite pas à la supervision, mais qu'elle constitue un levier stratégique pour créer de la valeur, renforcer la résilience et préparer les organisations aux défis de demain.
L'événement, qui se clôturera le 16 septembre, vise à permettre aux participants de repartir avec des outils concrets, des bonnes pratiques et des réflexions partagées, prêts à transformer ces enseignements en actions tangibles au sein de leurs entreprises, contribuant ainsi à faire émerger des champions africains de la gouvernance.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 16/09/25 12:14