Sénégal : Le gouvernement mise sur 10 milliards USD d’ici 2028 pour échapper au naufrage de la dette

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Face à une crise de la dette d'une ampleur inédite, le Sénégal lance un vaste plan de redressement financier visant à mobiliser près de 10 milliards de dollars, soit 5 749 milliards FCFA, sur les trois prochaines années. L'annonce a été faite par le premier ministre Ousmane Sonko, ce 1er à Dakar, la capitale, rapporte Bloomberg. L'objectif est clair, à savoir restaurer la viabilité des finances publiques, regagner la confiance des investisseurs internationaux, et réduire la dépendance vis-à-vis de l'aide extérieure.

Voir aussi - Le Sénégal dévoile son ambitieux plan de redressement économique et social

L'initiative intervient dans un contexte tendu, où les nouveaux dirigeants sénégalais, élus en mars 2024 sur la promesse de rupture, découvrent l'ampleur des dérives financières de leurs prédécesseurs. Selon Sonko, 7 milliards de dollars d'emprunts non déclarés ont été mis au jour à la suite d'un audit approfondi. Cette dette cachée a lourdement grevé les comptes publics et a fait passer le ratio dette/PIB de 74,4% à 99,7% en 2023, selon les données corrigées du ministère sénégalais en charge de l'Economie.

Cette révélation a eu des conséquences immédiates. Le Fonds monétaire international (FMI) a suspendu son programme d'appui de 1,8 milliard de dollars, et l'agence S&P Global Ratings a dégradé la note souveraine du pays à un niveau spéculatif, signalant une perte de confiance sur les marchés.

Une riposte budgétaire ambitieuse

Pour sortir de cette impasse, les autorités sénégalaises ont pris l'initiative d'une mesure de mobilisation de ressources internes à hauteur de 5 700 milliards FCFA (environ 9,9 milliards de dollars). Selon le chef du gouvernement, 90% des financements nécessaires proviendront de l'économie nationale, un effort sans précédent pour un pays qui, historiquement, s'est appuyé sur les marchés extérieurs et l'aide multilatérale.

Dans le détail, le plan comporte plusieurs volets, en l'occurrence la réduction des subventions publiques, notamment dans le secteur énergétique, la renégociation des contrats énergétiques, afin de limiter le fardeau budgétaire ; les réformes fiscales incluant l'élargissement de l'assiette et l'introduction de nouvelles taxes, notamment sur les transferts d'argent mobile, la rationalisation des dépenses publiques, avec des mesures de rigueur déjà engagées. Ces signaux envoyés par Dakar se situe dans un contexte où le FMI avait déjà annoncé l'envoi d'une mission pour la reprise des discussions, en vue d'un nouveau cadre de financement, ouvrant la voie à un éventuel accord avant la fin de l'année.

Narcisse Angan

Publié le 01/08/25 17:14

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