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Au Sénégal, ces derniers jours, le débat est assez économique. Il est marqué par des spéculations sur les raisons qui ont empêché la publication des derniers rapports trimestriels d'exécution budgétaire. L'opposition en a vu une absence de transparence dans un contexte où l'État a franchi la barre des 1 000 milliards FCFA levés sur le marché des Titres publics régional.
Par un communiqué, le ministère des Finances et du Budget a tenté de couper court aux rumeurs. Selon ce département ministériel, le retard dans la publication des rapports trimestriels d'exécution budgétaire pour le quatrième trimestre 2024 et le premier trimestre 2025 fait suite à un travail nécessaire.
L'objectif de ce travail d'après l'argentier de l'État, Cheikh Diba, est de garantir la précision et la fiabilité des données budgétaires, après que la Cour des comptes ait relevé des manquements dans la gestion des finances publiques passées. Cette juridiction avait estimé, en février, l'endettement à plus de 99% du PIB et le déficit budgétaire à 12%.
Pour lui, à la suite du rapport de la Cour des comptes ayant mis en lumière des manquements dans la gestion budgétaire passée, les services du Ministère des Finances et du Budget ont diligenté un exercice visant à déterminer avec précision, notamment pour le premier trimestre 2024, le montant et la nature des dépenses extrabudgétaires exécutées, afin de les intégrer de manière conforme dans le Tableau des Opérations Financières de l'État (TOFE) et dans les rapports d'exécution budgétaire.
Le cadre réformé
Devant cette situation, le Ministère des Finances et du Budget, informe avoir engagé une réforme profonde en matière de gestion budgétaire. Ainsi, les dépenses extrabudgétaires des années antérieures ne seront plus reportées sur le budget des années à venir. En conformité avec les meilleures normes de transparence, explique l'État, ces dépenses sont désormais constatées dans le budget de l'année de leur exécution effective.
Ce changement d'approche, selon le gouvernement reflète l'engagement du Gouvernement à rétablir une orthodoxie budgétaire et la sincérité des finances publiques. Ce processus de recensement, de reclassification et de fiabilisation des données s'inscrit dans la stratégie décidée par le gouvernement pour l'assainissement progressif des finances publiques, la régularisation des engagements hérités des exercices précédents et le soutien au secteur privé dans le cadre de la relance de l'économie nationale.
Enfin, l'État du Sénégal a indiqué que publication des rapports trimestriels d'exécution budgétaire (RTEB) sera désormais reportée au lundi 23 juin 2025. Ce délai supplémentaire, dit-il, est justifié par un processus de recensement, de reclassification et de fiabilisation des données financières, dans le cadre d'une réforme visant à renforcer la transparence et l'orthodoxie budgétaire.
Mouhamadou Dieng
Publié le 17/06/25 10:23
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