Le Sénégal entame la semaine sur le marché financier régional avec une opération de mobilisation réussie, récoltant 35,72 milliards FCFA, via trois instruments, à savoir deux Bons assimilables du Trésor (BAT) de maturités 182 et 364 jours, ainsi qu'une Obligation assimilable du Trésor (OAT) de maturité 3 ans. Une intervention qui témoigne une nouvelle fois de l'appétit des investisseurs pour la signature sénégalaise au sein de l'UEMOA.
Initialement, Dakar sollicitait 35 milliards FCFA, mais l'opération a suscité un intérêt, portant le carnet d'ordres à 35,82 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 102,37%.
Le Trésor sénégalais a d'ailleurs quasiment retenu l'intégralité des offres, ne rejetant qu'un montant marginal de 0,1 milliard FCFA. Une performance qui illustre la confiance persistante des investisseurs régionaux, dans un contexte pourtant marqué par la hausse des coûts de financement et la forte concurrence entre émetteurs publics de la zone UMOA.
Parmi les titres proposés, seul le BAT de 364 jours a suscité une mobilisation substantielle, avec 17,82 milliards FCFA levés et un rendement moyen pondéré de 7,31%. Le BAT de 182 jours, bien qu'annoncé, n'a pas été retenu dans les résultats, confirmant la préférence des investisseurs pour des horizons légèrement plus longs, mais toujours dans le court terme. L'OAT à 3 ans, quant à elle, a permis de lever 17,9 milliards FCFA, avec un rendement moyen pondéré de 7,94%. Ce niveau s'inscrit dans la dynamique actuelle du marché, où les maturités longues restent plus coûteuses pour les États, tandis que les obligations de moyen terme continuent d'attirer une base d'investisseurs stable.
L'opération a bénéficié d'une participation notable de plusieurs États membres, confirmant la profondeur progressive du marché régional. Les souscriptions retenues proviennent du Sénégal : 20,26 milliards FCFA, de la Côte d'Ivoire : 10,6 milliards FCFA, du Bénin : 8,08 milliards FCFA, et du Burkina Faso : 2,78 milliards FCFA.
Cette levée intervient à un moment où plusieurs États de l'Union intensifient leurs recours au marché régional pour couvrir leurs besoins de financement, alors que les pressions budgétaires demeurent fortes. La capacité du Sénégal à atteindre et légèrement dépasser sa cible en dit long sur la solidité perçue de ses fondamentaux macroéconomiques, la qualité de sa signature financière et la confiance des acteurs régionaux dans la trajectoire budgétaire du pays.
Narcisse Angan
Publié le 10/12/25 11:31