Sénégal : Plus de 4 milliards FCFA de perte en 3 mois pour fraude sur l’électricité

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La fraude sur l'énergie électrique au Sénégal prend des allures de véritable saignée financière pour la SENELEC, la société publique de gestion. En seulement trois mois (d'avril à juin 2025), plus de 13,5 millions de kilowattheures ont été soustraits illégalement au réseau dans seulement dans une partie de Dakar, la capitale, engendrant un préjudice estimé à 4 milliards FCFA (6 millions d'euros).

Les contrôleurs ont mis au jour 488 cas de branchements frauduleux dans plusieurs quartiers de Dakar, selon les médias locaux citant un rapport de la direction des services juridiques de la SENELEC, révélé par le journal L'Observateur. Ce sont également 322 individus qui ont été arrêtés et font l'objet de poursuites judiciaires. Les méthodes employées témoignent d'une ingéniosité inquiétante : branchements avant-compteur, shunts réduisant artificiellement la consommation affichée, câbles enfouis directement dans le réseau, compteurs manipulés… autant de pratiques qui grèvent les finances de la compagnie et compromettent la stabilité du système électrique.

Un fléau récurrent qui fragilise la SENELEC. En réalité, au-delà de ces trois mois, le phénomène reste structurel. Selon les chiffres dévoilés lors de la réunion du Comité national de dialogue avec la clientèle (CNDC), les pertes liées à la fraude et aux branchements illégaux auraient atteint près de 100 milliards FCFA en 2024 pour tout le pays, soit l'équivalent de 1,4 million de MWh d'énergie produite mais jamais facturée. Ces pertes colossales affectent directement la santé financière de la compagnie publique, réduisent sa capacité d'investissement et pèsent sur la qualité du service rendu aux clients en règle.

Consciente de l'ampleur du problème, la Senelec entend désormais cartographier le phénomène à l'échelle nationale, afin d'identifier les foyers de fraude, renforcer ses systèmes de contrôle et poursuivre en justice les fraudeurs. L'objectif est de tarir une source de pertes qui menace non seulement les finances de la société, mais aussi la viabilité économique du secteur énergétique sénégalais. Soulignons que selon le ministre en charge de l'Energie, le taux d'électrification a atteint 94% en zone urbaine et 84% au niveau national.

Narcisse Angan

Publié le 30/08/25 12:59

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