Le Niger réussit ce 18 août, à lever 15 milliards FCFA sur le marché régional des titres publics de l'UMOA), au prix d'un rendement moyen pondéré inédit de 11,07%. Une rémunération qui illustre à la fois l'attractivité de la signature nigérienne pour les investisseurs et le niveau de prime de risque exigée dans le contexte actuel.
L'opération, réalisée via un seul instrument financier, en l'occurrence un Bon assimilable du Trésor (BAT) d'une maturité de 347 jours, avait pour objectif de mobiliser exactement 15 milliards FCFA (22,86 millions d'euros). Le Trésor public nigérien a reçu des soumissions correspondant au montant recherché, enregistrant ainsi un taux de couverture de 100% et retenant l'intégralité des offres, soit un taux d'absorption également de 100%. Le taux marginal ressort à 10%, confirmant une forte compétitivité de l'enchère.
Mais c'est surtout le rendement moyen pondéré de 11,07% qui attire l'attention des analystes. Ce niveau, rare sur le compartiment court terme du marché régional, traduit une prime de risque élevée accordée par les investisseurs au papier nigérien. ‘'Ce rendement constitue un signal fort : le Niger reste capable de mobiliser des ressources, mais à un coût significativement plus élevé que la moyenne régionale'', estime un expert du marché obligataire ouest-africain.
Autre fait marquant : l'intégralité des montants souscrits provient du Togo, révélant une sélectivité des investisseurs mais aussi l'importance de certaines places financières régionales dans l'appétit pour le risque souverain. Cette levée confirme la volonté de Niamey de rester présent et crédible sur le marché régional, même si la facture des intérêts à court terme s'annonce plus lourde. A l'heure où plusieurs États de l'UMOA s'efforcent de contenir leurs coûts de financement, le Niger se distingue par un rendement record, reflet de ses besoins pressants en liquidités et du contexte de confiance prudente des investisseurs.
Narcisse Angan
Publié le 20/08/25 17:01