Washington accélère le processus de paix entre la RDC et le Rwanda sur fond d’ambitions minières

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Les États-Unis intensifient leurs efforts diplomatiques pour obtenir un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, dans l'objectif de stabiliser l'Est congolais, rapportait jeudi Reuters.

Le principal conseiller du président Donald Trump pour l'Afrique, Massad Boulos, a indiqué avoir tenu cette semaine des discussions avec les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi. Ces échanges ont porté sur un projet d'accord de paix dont la version finale est attendue d'ici le week-end. Des ajustements restent possibles, mais Washington espère une conclusion dans les prochaines semaines.

L'initiative s'inscrit dans une stratégie géopolitique assumée. Celle de mettre fin à un conflit vieux de plusieurs décennies dans une région clé pour l'approvisionnement mondial en tantale, or, cobalt, cuivre et lithium. Depuis le début de son second mandat, l'administration Trump a multiplié les offensives diplomatiques pour garantir l'accès américain à ces ressources critiques, notamment face à la concurrence chinoise.

Selon Reuters, les discussions sont également soutenues par le Qatar et l'Union africaine. Une fois l'accord validé, le secrétaire d'État Marco Rubio est prêt à accueillir à Washington les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais afin d'officialiser l'engagement. Aucune date précise n'a été annoncée.

Ce processus intervient alors que la rébellion du M23, soutenue selon les Nations unies par Kigali, a pris le contrôle de Goma et Bukavu au cours des derniers mois, provoquant une crise humanitaire majeure. Des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés ont été enregistrés depuis janvier.

Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de fournir armes et troupes au M23, ce que Kigali dément, affirmant intervenir en réponse à des menaces de milices hostiles issues du génocide de 1994. En parallèle, la RDC mène des discussions séparées avec le M23, facilitées par le Qatar, mais le processus patine. Plusieurs sources ont exprimé à Reuters leur frustration quant au rythme des pourparlers.

Dans ce contexte tendu, Washington cherche à imposer une solution politique. D'après des informations relayées en février par des sources proches du dossier, les États-Unis auraient proposé à Kinshasa un soutien sécuritaire dans l'Est, sous condition d'un cadre politique renouvelé

La pression américaine s'explique par des intérêts géostratégiques croissants. Avec l'accélération de la transition énergétique mondiale, les ressources de l'Est congolais sont devenues plus que jamais convoitées. En coulisse, Washington multiplie les contacts pour verrouiller ses approvisionnements, tout en contournant les instabilités chroniques de la région.

Rwanda et RDC ont soumis plus tôt ce mois-ci une proposition conjointe dans le cadre de ce processus de paix, assortie d'un appel à investissements étrangers massifs. Pour l'instant, aucune information ne filtre sur les engagements spécifiques contenus dans l'accord en cours de finalisation.

Mais pour Washington, l'enjeu est de créer un environnement propice à l'exploitation de minerais critiques tout en contournant l'impasse diplomatique qui, depuis des années, freine les ambitions minières occidentales dans la région.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 16/05/25 14:39

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