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Dans un continent où l'industrie automobile peine encore à s'imposer, l'annonce a de quoi faire date. Afreximbank a engagé 1 milliard de dollars pour propulser l'émergence d'un écosystème de production automobile africain, avec un accent particulier sur la fabrication locale de pièces détachées.
Cette enveloppe n'est pas symbolique, elle vise à stimuler la valeur ajoutée, réduire la dépendance aux importations et structurer des chaînes d'approvisionnement régionales.
L'annonce a été faite à Abuja par Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLECAf, lors de la session plénière des 32e Assemblées annuelles d'Afreximbank. ‘'Il ne s'agit plus seulement de parler d'intégration. Elle se matérialise désormais dans les usines, les ports et les marchés'', a-t-il déclaré.
La ZLECAf, levier d'un capitalisme productif africain
Derrière ce soutien à l'industrie automobile, c'est toute une philosophie économique qui s'affirme, celle d'un capitalisme panafricain enraciné dans la production, libéré des chaînes de la rente primaire. Avec 49 pays ayant ratifié l'accord, soit 90,7% des États membres de l'Union africaine, la ZLECAf devient la plus grande zone de libre-échange au monde, intégrant 1,4 milliard d'habitants et un PIB de 3 000 milliards de dollars.
Ce vaste marché ne reste pas théorique. Il commence à porter ses fruits. En effet, des échanges commerciaux intra-africains se font à droits réduits, voire nuls, sous l'égide des règles ZLECAf. ‘'Nous observons une diversification des destinations d'exportation, une réduction des barrières commerciales et une intensification des échanges'', a souligné Wamkele Mene.
Pour rompre avec les lenteurs douanières, l'opacité réglementaire et les pratiques informelles, la ZLECAf déploie des outils numériques structurants, dont un livre tarifaire électronique, un portail de négociation en ligne, et une plateforme de traitement des obstacles non tarifaires.
Cette dernière permet aux commerçants, notamment les plus petits, de signaler en temps réel les blocages aux frontières, tels qu'un délai abusif, la paperasse excessive, ou des règlementations contradictoires.
Plus encore, des protocoles ont été adoptés pour encadrer le commerce numérique, la propriété intellectuelle, les investissements, la concurrence, ou encore l'inclusion des femmes et des jeunes. Ce socle juridique vise à bâtir un commerce moderne, équitable et profondément africain.
Envoyé spécial à Abuja, Nigéria
Dr Ange Ponou
Publié le 26/06/25 21:51
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