Africa Investment Forum : Plusieurs milliards de dollars d’engagements potentiels dévoilés

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La première journée de l'Africa Investment Forum, ouverte ce 26 novembre à Rabat, a posé d'entrée les enjeux clés qui définiront le rythme du développement africain au cours de la prochaine décennie. Deux temps forts ont structuré les échanges : le rôle croissant des agences de crédit à l'exportation dans le financement du commerce et la nécessité urgente de mobiliser davantage de capitaux africains pour réduire le déficit infrastructurel du continent.

Au fil des interventions, un message s'est imposé : l'Afrique ne manquera pas d'opportunités si elle parvient à structurer des projets solides et à mieux coordonner ses partenaires internationaux et domestiques.

Les agences de crédit à l'exportation se replacent au cœur du financement du commerce africain

Tim Reid, CEO d'UK Export Finance, et Saad bin Abdullaziz Alkhalb, CEO de la Banque saoudienne d'import-export, ont rappelé l'importance stratégique de l'Afrique pour leurs institutions.

UKEF gère un portefeuille de 60 milliards de livres, dont 10 milliards déjà déployés sur le continent. L'agence a appuyé des projets dans huit pays, dont l'Angola, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Kenya ou encore le Rwanda, avec la volonté assumée d'élargir sa présence.

Pour Saad bin Abdullaziz Alkhalb, l'engagement saoudien suit une trajectoire similaire. Les trois seuls bureaux internationaux de son institution sont situés en Afrique, signe d'une orientation stratégique claire. Depuis cinq ans, 25 milliards de dollars ont été investis, dont 20% en Afrique, principalement dans le commerce. Un accord de 400 millions de dollars avec Afreximbank est en finalisation pour stimuler les échanges entre Riyad et le continent.

Les deux dirigeants ont insisté sur la nécessité d'un travail collectif au sein de l'écosystème financier. UKEF accueillera d'ailleurs en décembre plusieurs institutions à Londres pour réfléchir à une mobilisation plus efficace des capitaux d'investissement. Parallèlement, des discussions avancent pour la création d'un fonds dédié aux investissements durables en Afrique, en partenariat avec la Banque africaine de développement.

Réduire le déficit infrastructurel africain, l'urgence d'un financement endogène mieux structuré

Le deuxième panel, consacré à la mobilisation des capitaux africains, a mis en lumière un déficit infrastructurel massif. Ibrahim Magassa, président d'Algest Investment Bank, a rappelé l'ampleur des besoins : un manque de 117 milliards de dollars par an, 40% de la population sans accès à l'électricité, plus de 300 millions d'Africains privés d'eau potable, et un coût du transport cinq fois supérieur à celui de l'Asie.

Pour combler ce fossé, deux leviers s'imposent. Le premier est la qualité des projets. Ibrahim Magassa a insisté sur la nécessité de préparer des dossiers techniquement solides et bancables, soutenus par des études de marché robustes. Son institution mise sur le préfinancement du montage des projets pour aider les États à améliorer leur attractivité auprès des investisseurs.

Le second levier réside dans la mobilisation de ressources domestiques. Rachel Moré Oshodi, CEO de ARM Harith Infrastructure Investment Ltd, a rappelé le rôle déterminant que jouent les fonds de pension et les fonds souverains dans le financement de projets structurants. Ces capitaux africains, disponibles en monnaie locale, permettent de réduire les risques pour les investisseurs internationaux et de soutenir des infrastructures stratégiques durables.

Selon elle, l'avenir du financement africain doit s'appuyer sur une dynamique endogène : des investisseurs locaux en première ligne et des partenaires internationaux en soutien. Cette combinaison offre la meilleure garantie pour accélérer la transformation économique du continent.

Les discussions de Rabat convergent vers une conviction : le financement de la croissance africaine ne dépendra pas seulement de la multiplication des partenaires internationaux, mais de la capacité du continent à structurer ses projets, mobiliser son propre capital et attirer des financements plus variés.

La Rédaction

Publié le 27/11/25 20:12

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