Le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et le Royaume d'Arabie saoudite s'apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur coopération, avec pour ambition commune de dynamiser les investissements dans les secteurs stratégiques de la croissance sur le continent africain. Cette volonté s'est affirmée à Washington DC, en marge des Assemblées annuelles 2025 de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), où le président de la BAD, Sidi Ould Tah, a eu un entretien avec les dirigeants de deux institutions financières saoudiennes majeures, en l'ocdurrence la Banque saoudienne d'import-export (Saudi EXIM) et le Fonds saoudien pour le développement (SFD).
Ces rencontres, décrites comme le point de départ d'un nouveau chapitre dans les relations entre la BAD et Riyad, ont mis en lumière la forte convergence entre la Vision 2030 de l'Arabie saoudite et les “High 5” de la Banque africaine de développement, notamment en matière d'industrialisation verte, d'intégration régionale, d'emploi des jeunes et de développement des infrastructures.
Au cœur des discussions figuraient les énergies renouvelables, les infrastructures commerciales, ainsi que le logement abordable et le développement social, identifiés comme leviers majeurs d'une croissance inclusive et durable. Avec Saudi EXIM, les échanges ont porté sur le financement du commerce, les garanties de crédit et le soutien aux exportations saoudiennes impliquées dans les projets industriels africains. Les deux institutions ont convenu de renforcer leur coopération en matière de cofinancement, de partage d'informations sur les marchés et de renforcement des capacités.
Avec le Fonds saoudien pour le développement, les discussions ont tourné autour du cofinancement d'investissements publics dans des secteurs clés tels que l'agriculture, l'énergie, les transports et la résilience climatique. Objectif : accroître la portée et l'efficacité des investissements pour un développement plus inclusif.
Une promesse saoudienne de 41 milliards de dollars pour l'Afrique
Ces échanges s'inscrivent dans la continuité des engagements pris par Riyad lors du “New Africa Summit” d'octobre 2024, au cours duquel le Royaume a annoncé une enveloppe de 41 milliards de dollars en faveur du continent africain. Ce plan comprend 10 milliards de dollars destinés au financement des exportations via Saudi EXIM et 5 milliards de dollars d'appui au développement par l'intermédiaire du SFD. Ces ressources visent à combler les déficits de financement, stimuler la croissance économique, créer des emplois et améliorer les conditions de vie de millions d'Africains.
La Banque africaine de développement jouera un rôle central dans la canalisation de ces fonds vers des projets transformateurs, contribuant ainsi à renforcer la résilience économique des États membres et à soutenir la transition vers une croissance plus verte et inclusive.
Narcisse Angan
Publié le 15/10/25 08:37