ENI et la Côte d'Ivoire explorent une nouvelle frontière énergétique. La signature du Contrat de Partage de Production (CPP) du bloc CI-707, ce 30 septembre 2025, marque une nouvelle étape dans la coopération stratégique entre l'État ivoirien et le groupe italien ENI. Elle confirme non seulement la solidité du partenariat entre les deux parties, mais aussi l'attractivité croissante du bassin sédimentaire ivoirien dans son ensemble.
Signe fort : pour la première fois, la Côte d'Ivoire s'engage résolument dans l'exploration de la zone ouest de son bassin sédimentaire. Jusqu'ici, c'est principalement la partie est, proche des eaux ghanéennes, qui concentrait l'essentiel des efforts, en raison des importantes découvertes réalisées côté Ghana ces dernières années. Le CI-707 ouvre ainsi une nouvelle frontière géologique dans un secteur encore peu exploré, mais prometteur.
Un bloc à fort potentiel dans une zone sous-explorée
Situé dans la marge ouest du bassin ivoirien, à proximité du gisement Calao découvert en 2024, le bloc CI-707 couvre une superficie de 2 926 km², avec des profondeurs marines variant entre 1 000 et 3 000 mètres. Sa valeur stratégique repose sur son positionnement géologique dans une zone encore méconnue, mais où les premières analyses confirment l'existence d'un système pétrolier actif.
La phase d'exploration est structurée en trois périodes de trois ans, avec un investissement initial minimum de 20 millions de dollars (environ 11,3 milliards FCFA) pour la première période. Le contrat intègre des clauses incitatives, telles qu'un crédit d'investissement de 7 % et des mécanismes de partage de production flexibles, alignés sur les niveaux de rentabilité.
Un partenariat public-privé stratégique
Cette signature renforce la collaboration entre ENI et la société nationale ivoirienne PETROCI, qui détient 30 % de participation dans le projet. Le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a salué " un partenariat industriel exemplaire ", fruit de négociations entamées en février et finalisées en juillet 2025.
Il a également souligné l'importance de cette avancée dans le cadre de la vision présidentielle, qui vise à positionner la Côte d'Ivoire comme un leader énergétique régional, fondé sur la valorisation durable des ressources extractives et le développement d'un écosystème logistique intégré.
Déjà opérateur de 10 autres blocs offshore dans le pays, ENI renforce avec CI-707 un portefeuille d'exploration robuste. Cette nouvelle acquisition s'intègre dans une logique de synergies régionales, notamment avec les blocs voisins comme le CI-205, où a été découvert le gisement Calao.
Présente en Côte d'Ivoire depuis 2017, la compagnie produit actuellement plus de 62 000 barils de pétrole par jour et 75 millions de pieds cubes de gaz, avec des projections à 150 000 barils et 200 millions de pieds cubes lorsque la phase 3 du projet Baleine sera pleinement opérationnelle.
Vers de nouvelles découvertes majeures ?
À l'instar de Baleine et Calao, le bloc CI-707 pourrait donner lieu à des découvertes d'envergure mondiale, renforçant la position stratégique de la Côte d'Ivoire sur la carte pétrolière de l'Afrique, s'est voulu optimiste le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly. " C'est aujourd'hui connu de tous. Nos ingénieurs et ceux de ENI comptent parmi les meilleurs au monde, et cela a été démontré ", a-t-il ajouté.
Le groupe italien, par cette opération, réaffirme son engagement à long terme dans le pays, tandis que l'État continue de miser sur une exploitation responsable et durable de ses ressources.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 02/10/25 14:03