Burkina : L’Etat prend le contrôle total de la Nouvelle société sucrière de la Comoé

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Les autorités burkinabè actent une nouvelle mesure dans la consolidation de la filière sucrière. En effet, ce 18 septembre, un décret a été adopté entérinant l'expropriation des 37 actionnaires minoritaires restant au sein de la Nouvelle Société sucrière de la Comoé (SN SOSUCO), permettant à l'État de détenir désormais 100% du capital de l'entreprise.

Cette décision s'inscrit dans la continuité d'une politique visant à sécuriser l'approvisionnement du marché national en sucre et à renforcer un outil industriel jugé stratégique pour l'économie burkinabè. Après avoir racheté les parts majoritaires de Sucre Participation, ancien actionnaire à hauteur de 69% du capital, l'État était déjà devenu l'actionnaire principal de la SN SOSUCO.

Le processus de reprise s'est poursuivi avec l'acquisition des 1 824 actions détenues par 45 actionnaires minoritaires. Huit d'entre eux ont accepté de céder leurs parts, représentant 1 519 actions, dont une à titre gratuit. Le résiduel de 305 actions, représentant 0,0375% du capital social et détenu par 37 actionnaires restés inactifs face à l'offre publique, a conduit le gouvernement à recourir à l'expropriation pour sécuriser le contrôle intégral de l'entreprise.

La SN SOSUCO, acteur majeur de l'industrie agroalimentaire, joue un rôle central dans le développement économique de Banfora. Sa chaîne de valeur couvre la culture de la canne à sucre, la production de sucre blond et raffiné, le conditionnement, la commercialisation sur les marchés locaux et internationaux, ainsi que la valorisation des sous-produits, tels que l'alcool pharmaceutique issu de la mélasse.

Créée en 1965 sous l'appellation de Société d'études sucrières (SESUHV), la société a traversé plusieurs mutations, passant d'une gestion publique à une privatisation en 1998, avec le groupe IPS/West Africa du réseau Aga Khan à la tête du capital majoritaire via Sucre Participation. Depuis 2014, le capital social avait atteint 8,1 milliards FCFA, avant que l'État n'amorce sa reprise totale. Avec cette prise de contrôle intégrale, le Burkina Faso entend désormais insuffler un nouvel élan à la filière sucrière nationale, renforcer sa souveraineté alimentaire et sécuriser l'approvisionnement en sucre de qualité pour la population.

Narcisse Angan

Publié le 20/09/25 12:08

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