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Au Cameroun, la hausse du niveau général des prix a atteint 3,8% en juin 2022 comparé à la même période en 2021, selon les données récentes de l'Institut National de la Statistique (INS). L'inflation est tirée par l'envolée de 8% des prix des produits alimentaires notamment le pain et céréales (9,8%), la viande (9,2%), le poisson et les fruits de mer (9,1%) ainsi que les huiles et graisses (13,5%).
Ce taux qui est au-dessus du seuil de 3% admis par les critères de convergence de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon,Tchad, RCA et Guinée équatoriale) est le plus élevé depuis 2008, soit 14 ans. Cette année-là, l'inflation avait culminé à 5,3%, selon les données de la Banque Mondiale, ce qui avait alors provoqué un soulèvement populaire baptisé " les émeutes de la faim " avec 25 morts sur le carreau. Aujourd'hui, cette hausse des prix est alimentée à l'échelle mondiale par la guerre en Ukraine malgré l'assouplissement des restrictions liées à la pandémie de Covid.
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Les subventions, le rempart
Comparé aux autres pays d'Afrique subsaharienne, l'INS estime que l'inflation est resté à un niveau relativement "acceptable" au Cameroun, ce, grâce aux subventions que l'Etat accorde pour stabiliser des prix des produits pétroliers à la pompe. " En l'absence de la stabilisation des prix des produits pétroliers à la pompe, l'inflation se serait déjà envolée " note l'institution. Au cours des six premiers mois de l'année, le montant de cette subvention s'est établie à 317 milliards FCFA. Le maintien de cette politique de stabilisation renvoie cependant à la problématique de la soutenabilité budgétaire avec un risque évident sur les autres dépenses publiques prioritaires de l'Etat.
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En dépit des interventions récentes de la Banque centrale sur son taux directeur (4%) et des mesures prises par les pouvoirs publics pour préserver le pouvoir d'achat des ménages, l'INS estime néanmoins que la tendance haussière des prix devrait se poursuivre jusqu'en fin d'année avec un taux d'inflation au-delà de 4%. " Les dysfonctionnements dans les chaînes d'approvisionnement provoqués par la pandémie du Covid-19 et exacerbés par le conflit pourraient davantage accélérer les tensions inflationnistes sur les produits importés et locaux ".
Par ville l'inflation a été beaucoup plus marquée à Bamenda (+5,0%), Maroua (+5,0%), Bafoussam (+4,5%), Ebolowa (+4,4%), Buéa (+4,2%), Garoua (+3,8%) et Yaoundé (+3,5%).
Fernand Ghokeng
La Rédaction
Publié le 22/08/22 16:23
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