La Société nationale des hydrocarbures (SNH) camerounaise a confié à la filiale locale du groupe bancaire gabonais BGFI la mobilisation d'une enveloppe de près de 120 milliards de FCFA pour le financement d'une raffinerie de pétrole dans la zone industrialo-portuaire de Kribi. La convention de mandat a été signée le 4 novembre 2025, selon les informations communiquées par les parties prenantes.
Ce projet est porté par la société Cstar, issue d'un partenariat entre la SNH, sa filiale Tradex, spécialisée dans la distribution de produits pétroliers et le consortium émirati Ariana/RCG. L'objectif affiché est de construire une raffinerie d'une capacité de 30 000 barils par jour, afin de réduire la dépendance aux importations.
Les travaux ont été officiellement lancés plusieurs mois plus tôt, le 17 juillet 2025, a-t-il été précisé dans le compte-rendu officiel. Le chantier est piloté par le consortium RCG Turnkey Solutions, associé à Global Process Systems (GPS) et Norinco International. L'investissement global est estimé à 115 milliards de FCFA.
Outre son rôle dans la levée de fonds, BGFI Cameroun agira également comme banque agent, en gérant administrativement et financièrement les fonds tout au long du projet, indique-t-on de source autorisée. Le complexe, qui s'étendra sur 250 hectares, intégrera un terminal de stockage de carburants d'une capacité initiale comprise entre 250 000 et 300 000 m³. Cette infrastructure vise à combler un déficit criant : les capacités de stockage actuelles du Cameroun sont estimées à seulement 270 000 m³, bien en deçà des exigences réglementaires qui préconisent une capacité cible d'environ 470 000 m³.
Selon les estimations officielles, cette raffinerie devrait permettre de réduire de 30% les importations de carburants, générant des économies annuelles de près de 400 milliards de FCFA. Les promoteurs tablent également sur des recettes d'exportation annuelles de 141 milliards de FCFA. Sur le plan socio-économique, le projet devrait créer 2 000 emplois directs et 5 000 emplois indirects, tout en favorisant un transfert de compétences vers la main-d'œuvre locale.
Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large des autorités camerounaises pour retrouver une autonomie énergétique, perdue depuis l'arrêt prolongé de la raffinerie nationale Sonara, endommagée par un incendie en mai 2019. Depuis cet incident, le pays dépend entièrement des importations de produits pétroliers finis pour répondre à une demande annuelle estimée à 1,9 million de tonnes.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 07/11/25 14:17