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Dans son projet de budget comptant pour l'exercice 2025, le gouvernement camerounais prévoit de réduire de 94,3% la subvention publique sur le carburant, la faisant passer de 263 milliards FCFA en 2024 à 15 milliards FCFA. Si le texte est validé par le parlement, cette importante coupe budgétaire pourrait être supportée par les consommateurs ce qui se traduira par une hausse des prix à la pompe.
Ce serait la troisième année d'affilée que le Cameroun procède à une augmentation des prix du carburant. Cette décision est conforme aux engagements que le pays a pris dans le cadre de son programme avec le Fonds monétaire international (FMI) pour rétablir un équilibre budgétaire. Si les subventions visent à soutenir le pouvoir d'achat des consommateurs, et plus particulièrement des plus vulnérables, le FMI estime qu'elles évincent les dépenses d'investissements et creusent davantage le déficit public. Avec la flambée des prix des hydrocarbures en 2022, le gouvernement a alloué un peu plus de 1000 milliards FCFA (3,7 % du PIB) pour maintenir les prix inchangés. Des dépenses que le pays s'est engagé à supprimer progressivement afin de dégager une marge pour d'autres dépenses prioritaires et soutenir son objectif de viabilité budgétaire.
Bien plus, l'institution de Bretton Woods estime que les subventions profitent dans les faits aux segments les plus riches de la population, notamment les groupes vivant en milieu urbain. Cela s'explique principalement par la consommation par ces couches des deux carburants les plus fortement subventionnés (diesel et essence) contrairement au pétrole lampant qui est plus utilisé par les groupes à faible revenu.
Quoiqu'il en soit, une nouvelle augmentation aurait un impact sur le pouvoir d'achat des ménages camerounais, étant donné que la hausse des prix des carburants entrainerait une hausse des prix d'autres produits et services, de quoi alimenter une inflation qui se situe déjà au-dessus du seuil de 3%. Par conséquent, cela devrait être accompagnée de mesures d'atténuation visant à fournir un appui ciblé aux principaux groupes affectés. En 2023 et 2024, le gouvernement avait pris des mesures notamment d'atténuation notamment en augmentant les salaires pour les fonctionnaires et agents publics.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 02/12/24 15:47
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