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Les actionnaires de la Société des Eaux Minérales du Cameroun (SEMC) doivent encore faire patienter. Pour la sixième année consécutive, la filiale de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) spécialisée dans la production d'eau minérale ne distribuera pas le moindre kopeck. Pourtant, selon ses états financiers clos au 31 décembre 2021, l'entreprise a dégagé résultat net de 872 millions de FCFA, en hausse de 62% comparé aux 331 millions 2020. Ce résultat sera affecté en report à nouveau ce qui va ramener le solde débiteur de 1,528 milliard à 655 millions de FCFA. SEMC remonte ainsi la pente après plusieurs années dans le rouge avec des pertes annuelles successives (-316 millions de FCFA en2016, -936 millions en 2017 et -799 millions en 2018) qui ont fait planer la menace d'une dissolution anticipée.
Le producteur d'eau qui jadis détenait 65%des parts du marché a perdu son leadership à partir de 2016 avec l'arrivée de " Supermont ", produit phare de l'entreprise Sources du Pays du libanais Nessrallah el-Sahely. Après avoir racheté les actifs de la société Nabco, qui produisait notamment la marque d'eau minérale " Opur ", Source du Pays a pris le leadership du marché à fin 2018, en contrôlant environ 67 % du marché.
Voir aussi - Le groupe Castel prévoit céder son activité d'eau minérale en Afrique
Pour faire face à la concurrence, la filiale de Castel avait lancé en 2016 la marque " Vitale ", une offre alternative à un prix réduit. Les résultats n'ont pas tardé à se faire ressentir. Au cours des exercices 2017 à 2019, la société a réduit successivement ses déficits de 14% puis de 86% avant de renouer avec les bénéfices dès 2020. En 2021, SEMC a annoncé avoir vendu 100 millions de litres d'eau minérale au Cameroun en hausse de 11%, pour un chiffre d'affaires de 9,9 milliards (8,5 milliards en 2020).
Si elle maintient le cap, la société pourra absorber dès la fin de l'exercice courant la perte restante (655 millions de FCFA) même si, à la vérité, le marché des eaux minérales ne garantit plus des ressources conséquentes à SABC. Ce regain d'activité intervient au moment où, à travers le continent, le groupe Castel a amorcé des discussions avec plusieurs investisseurs et industriels pour céder ses marques d'eau sur le continent. Au Cameroun, la filiale du géant français, affirme ne pas être concernée par ce processus.
Fernand Ghokeng
La Rédaction
Publié le 18/07/22 16:20
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