CEMAC : La BEAC va injecter 3 milliards FCFA de sa nouvelle gamme de pièces de monnaie d’ici 2030

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La Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) prévoit d'injecter d'ici 2030, 3 milliards FCFA de sa nouvelle gamme de pièces de monnaie (type 2024), mise officiellement en circulation le 2 avril 2025 dans l'économie de la zone CEMAC. Ce programme, qui se déroulera sur cinq ans avec une mise en circulation progressive de 500 millions de pièces par an, vise à répondre à une crise de liquidités qui paralyse les petites transactions et à contrer des détournements industriels inédits. 

Depuis 2023, la zone CEMAC fait face à une raréfaction inquiétante des pièces de monnaie. Les tentatives de réinjection, comme les 150 millions FCFA déployés l'an dernier, se sont conclues par des échecs. Les pièces disparaissent des circuits aussi vite qu'elles y entrent. En cause, une demande croissante de métaux non précieux cuivre, nickel utilisés dans leur fabrication, revendus jusqu'à 20% plus chers sur les marchés asiatiques pour la bijouterie ou l'électronique. 

" Les pièces sont fondues ou exportées illégalement. Certains investisseurs, notamment asiatiques, les utilisent aussi dans des machines à sous ", explique une source proche de la BEAC. Un trafic qui a poussé l'institution à repenser radicalement le design et la composition des nouvelles pièces. 

La gamme " Type 2024 " mise sur des alliages moins attractifs pour l'industrie, mais plus résistants. Les pièces de 50 et 100 FCFA, désormais polygonales, visent à bloquer leur usage dans les appareils de jeu. " Leur forme spécifique les rend inutilisables dans les machines ", a précisé Yvon Sana Bangui, gouverneur de la BEAC.

Autre innovation, la pièce de 200 FCFA, en tricolore, " célèbre la promotion féminine, tandis que celle de 500 FCFA symbolise l'éducation ". Ces thématiques, gravées sur des métaux durables, servent aussi de rempart symbolique contre la contrefaçon. 

Au-delà de la sécurité, la BEAC cherche à fluidifier les transactions quotidiennes. Les petites dénominations (1 à 25 FCFA) restent cruciales pour les marchés locaux, où le manque de monnaie divisionnaire pénalise les commerçants et les ménages. Les 3 milliards FCFA annoncés s'inscrivent donc dans une logique de long terme. L'objectif est de combler le déficit structurel, tout en modernisant l'outil monétaire. Un pari coûteux, mais nécessaire pour une zone où 40% des transactions restent fiduciaires. 

Perton Biyiha

Narcisse Angan

Publié le 04/04/25 13:26

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