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Réunis à Douala au Cameroun ce 2 juin 2025, les actionnaires de la Banque de développement des États de l'Afrique centrale (BDEAC) ont approuvé les comptes annuels de l'exercice 2024, marquant une nouvelle baisse du bénéfice net. Selon les chiffres adoptés, l'institution régionale a clos l'année sur un résultat net de 3,3 milliards FCFA, en repli de 500 millions FCFA en valeur absolue, correspondant à une baisse annuelle de 13,1 % en valeur relative, par rapport aux 3,8 milliards FCFA enregistrés en 2023
Ce recul s'observe depuis 2019, année où la BDEAC avait dégagé un résultat net de 15,24 milliards FCFA. Sur cette période de six ans, le bénéfice a ainsi chuté de 11,94 milliards FCFA en valeur absolue, soit une contraction de 78,3%. En effet, cette dégradation progressive est ininterrompue depuis 2019. Le bénéfice net de la BDEAC est ainsi passé de 9,2 milliards en 2020 à 5,7 milliards en 2021, avant de s'établir à 5,1 milliards en 2022, puis de chuter 3,8 milliards en 2023.
Une évolution qui, bien que non commentée dans le communiqué officiel, illustre une pression persistante sur la rentabilité de l'établissement, dans un environnement marqué par une forte demande de financement.
En effet, la BDEAC souligne que les sollicitations de la part des opérateurs économiques sont en hausse constante. Rien qu'en 2022, elle a engagé 367,3 milliards FCFA en faveur de 27 projets répartis dans plusieurs pays de la zone CEMAC, couvrant des secteurs aussi divers que le transport, l'industrie, l'agro-industrie, l'immobilier et l'éducation. Ces interventions sont alignées sur les objectifs du plan stratégique 2023-2027, baptisé " Azobé ", qui met l'accent sur le soutien au développement économique régional.
Pour préserver sa capacité d'intervention, la Banque a renforcé en 2024 son dispositif de résilience financière, en poursuivant la mise en œuvre du Plan d'urgence pour la restauration de sa liquidité. Dans ce cadre, l'Assemblée Générale a adopté de nouvelles mesures destinées à améliorer la structure financière de l'institution. Elle a également validé une réforme majeure. Celle en lien avec la titrisation des créances sur les marchés financiers de la CEMAC. Ce mécanisme vise à diversifier les canaux de mobilisation de ressources, en réponse aux besoins croissants en liquidité et en fonds propres.
La validation des comptes 2023 sous le référentiel international IFRS, constitue une autre évolution marquante. Cette transition comptable, attendue depuis plus d'une décennie, s'inscrit également dans les orientations du plan " Azobé " et marque un tournant dans la transparence financière de l'établissement.
Au-delà du cadre comptable, la BDEAC prévoit de mettre à disposition des économies de ses États membres une enveloppe de 130 milliards FCFA de lignes de crédit d'ici à 2027, destinée à renforcer l'entrepreneuriat et l'inclusion financière. Dans le détail, 100 milliards FCFA seront dirigés vers les banques commerciales, 15 milliards FCFA vers les institutions de microfinance et 15 milliards FCFA vers des initiatives ciblant les jeunes, les femmes et l'économie numérique.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 04/06/25 15:38
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