Le Sénégal tente de rassurer ses partenaires financiers au moment où le Fonds monétaire international (FMI) exprime de fortes réserves sur la capacité du pays à couvrir ses besoins de financement, estimés à 6 000 milliards FCFA par an.
Devant le Parlement, le ministre des Finances Cheikh Diba a reconnu l'ampleur du défi, tout en affirmant que Dakar dispose de marges de manœuvre pour éviter une crise de liquidité.
Le pays est engagé dans des négociations avec le FMI pour un nouveau programme d'appui, dans un contexte marqué par la découverte de dettes non déclarées contractées sous l'ancienne administration.
Selon Cheikh Diba, les besoins annuels de financement atteignent un niveau inédit. ‘'Nous avons besoin d'un montant très important, de l'ordre de 6 000 milliards FCFA par an en moyenne. Le FMI considère que nous ne pouvons pas garantir cette capacité sur l'horizon de soutenabilité de la dette. Nous, cependant, pensons que c'est possible'', a martelé le ministre.
Pour répondre aux inquiétudes du marché, le gouvernement affirme préparer une revue complète des dettes jugées problématiques afin d'en renégocier les conditions.
‘'Lorsque nous remplaçons cette dette par des termes plus favorables et des maturités plus longues, nous créons de l'espace budgétaire'', a expliqué Cheikh Diba. Le ministre dit viser plus de 500 milliards FCFA de marge budgétaire dès 2025 grâce à une gestion active du portefeuille de dette.
Cette transformation de la structure d'endettement serait une pièce centrale de la stratégie sénégalaise pour stabiliser les finances publiques, tout en relançant la confiance des bailleurs.
Malgré ces annonces, les investisseurs ont réagi négativement. Les obligations sénégalaises à court terme ont perdu environ deux cents sur le marché secondaire. Les titres libellés en euros se sont échangés autour de 73,15 cents, tandis que le bond en dollars échéance 2031 a reculé à 64,88 cents, d'après Bloomberg.
La Rédaction
Publié le 28/11/25 14:32